Dans la cosmétique comme ailleurs, il y a des tendances auxquelles on ne coupe pas (et qui épousent d’ailleurs les avancées de la recherche). Après les plantes «extrêmes» poussant dans les déserts (le cactus aux vertus hydrophobes) ou en haute montagne (l’edelweiss aux propriétés protectrices), voici venu le tour des plantes «pionnières». Qu’ont-elles de plus que les autres, ces vaillantes défricheuses connues des botanistes ? Non contentes de pousser, elles aussi, dans des conditions extrêmes (roches, dunes de sable, terres hostiles…), elles sont capables de redonner vie à un milieu en le «colonisant» et en le fertilisant au bénéfice d’autres espèces. De là à imaginer des actifs anti-âge capables d’une telle prouesse sur la peau, certaines marques n’ont pas manqué de le faire. Un vrai régal pour les équipes R&D, mais aussi pour les services marketing. Car les valeurs porteuses de sens ne manquent pas pour parler de ces plantes pionnières : résistance exceptionnelle, capacité d’adaptation et de survie, pouvoir de revitalisation. Un vrai mémo anti-crise !

Parmi les lancements récents, Clarins a exploré cette piste avec la sortie de Capital Lumière, grosse campagne de pub à l’appui. Trois ans de recherche couronnés par quatre brevets ont été nécessaires pour élaborer cette ligne visage qui s’attaque aux différentes causes de la perte de luminosité (soin jour, 86 e environ les 50 ml ; soin nuit, 91 e, prix retail). La marque a sélectionné trois espèces pour agir sur la luminosité, la fermeté et la formation des taches : la cochléaire officinale, riche en vitamine C et présente sur notre littoral, dont les feuilles épaisses stockent eau et éléments nutritifs ; la tropicale waltheria indica, aux vertus anti-oxydantes, connue pour ses propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires ; et la sabline, à l’action anti-taches, à l’aise dans le sable et dans la rocaille. En vente dans le circuit sélectif, les instituts et les spas utilisant les produits Clarins.

Idem pour Yves Rocher, qui s’apprête à mettre sur le marché sa dernière ligne visage pour les 50 ans et plus. Cinq années de recherche, deux brevets : Ovale Lifting se compose de trois produits (soin de jour, soin de  nuit, contour des yeux, de 20 à 32 e, prix publics) et mise sur les vertus volumisatrices et redensifiantes des extraits (de graines et de pulpe) d’argousier. Ce petit épineux aux jolis fruits orangés (photo ci-dessus) colonise les dunes et les montagnes, et pousse en Europe et en Asie. Le marketing d’Yves Rocher le qualifie de solidaire, car il permet à d’autres espèces végétales de s’y développer dans son sillon. L’esprit d’entre-aide, ça existe aussi chez les plantes ! La sortie d’Ovale Lifting est prévue en février 2011 dans les boutiques et instituts Yves Rocher, par VPC et sur le net.

Anne Autret