Le groupe Valvital (Compagnie Européenne des Bains), n°2 du thermalisme en France (derrière La Compagnie du Soleil) avec un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros en 2012, vient d’être choisi par L’UGECAM Alsace pour la reprise des centres thermaux de Morsbronn-les-Bains et de Niederbronn-les-Bains. Situés dans le parc national des Vosges du nord et séparés d’une quinzaine de kilomètres, les deux centres sont spécialisés dans la prise en charge des rhumatismes, de l’arthrose, de certains troubles osseux et de la fibryomalgie (à Morsbronn-les-Bains). Ils étaient dans le giron de la Caisse Maladie régionale depuis les années 50, et s’apprêtent donc à vivre une petite «révolution culturelle».

A Niederbronn, l’accord porte sur l’achat de l’établissement thermal, le transfert de l’autorisation d’exploitation des sources, et le renouvellement de la convention de mise à disposition de l’eau minérale auprès de la commune. A Morsbronn, il comprend l’achat de terrains et des sources, le transfert d’autorisation d’exploitation des sources, l’autorisation d’occupation des locaux thermaux actuels pendant cinq ans, ainsi que la sous-traitance de la maintenance et de l’entretien des locaux thermaux auprès de l’UGECAM. Bernard Riac, fondateur et président de Valvital, s’est également engagé sur le projet de construction d’un nouveau complexe thermal. « Dans un premier temps, nous allons être locataires à Morsbronn, où l’activité thermale occupe trois étages de l’hôpital. Nous quitterons les lieux quand le complexe thermal sera construit, d’ici à cinq ans maximum. Ce complexe sera érigé sur un terrain vierge acheté par nos soins, à proximité immédiate de l’hôpital », précise le dirigeant (photo).

La passation officielle des pouvoirs aura lieu en février prochain, un mois avant l’ouverture de la nouvelle saison. Parmi les priorités affichées par Valvital pour redéployer les deux sites, figure un lourd programme d’investissements techniques afin de remettre aux normes les installations. Budget estimé : 450 000 euros. Une démarche de certification Aquacert devrait aussi être lancée. A terme, l’objectif de Bernard Riac est d’attirer 12 000 curistes d’ici à 2024 et de transformer ces deux stations thermales en destination bien-être. Un sujet qu’il connaît bien. En effet, le groupe Valvital a joué un rôle de pionnier dans la création de prestations de «remise en forme» au sein des établissements thermaux français – Bernard Riac en revendique la primeur, en 1991, à Lons-Le-Saunier. Aujourd’hui, cette activité représente 25% de son chiffre d’affaires total réalisé en 2012, soit deux fois plus que le marché.

Avec la reprise de ces deux sites alsaciens, Valvital prend pied dans l’Est de la France et confirme ses visées sur un secteur thermal en pleine évolution, à la recherche de relais de croissance. L’opération intervient deux ans après l’acquisition des thermes d’Aix-les-Bains et un an après la signature d’un contrat avec la Ville de Santenay pour la conception, la construction et l’exploitation d’un centre thermal et de bien-être sur la commune. En 2010, ce sont les thermes de Lectoure et des Eaux-Bonnes qui étaient tombés dans l’escarcelle de ce groupe créé en 1989 et toujours détenu par un actionnariat à 100% familial.

En 2012, le groupe employait 570 personnes (équivalent temps plein) et a accueilli 46 300 curistes dans ses 10 stations thermales situées à Aix-les-Bains (Savoie), Berthemont-les-Bains (Alpes-Maritimes), Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne), Châteauneuf-les-Bains (Puy-de-Dôme), Divonne-les-Bains (Ain), Lectoure (Gers), Les Eaux-Bonnes (Pyrénées-Atlantiques), Lons-le-Saunier (Franche-Comté), Montbrun-les-Bains (Drôme) et Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Valvital exploite également le centre thermoludique de Monêtier-les-Bains (Hautes-Alpes) et s’est lancé récemment dans la construction et la gestion de résidences hôtelières avec le concept Villa Thermae****, dévoilé à Thonon l’année dernière. A eux deux, les sites de Morsbronn (1,9 million d’euros de CA) et de Niederbronn (1,1 millions d’euros) génèrent pour l’instant un chiffre d’affaires d’environ 3 millions d’euros.

Anne Autret