Accueil » Le Magazine • C'est tendance

L’aquabiking se dé-chaîne

24 juin 2013 6 commentaires

C’est l’activité aquatique à côté de laquelle il ne faut pas passer. En moins de cinq ans, l’aquabiking s’est hissé parmi les incontournables d’un centre de remise en forme, d’une thalasso ou d’un spa. Son principe est simple, puisqu’il consiste à pédaler dans l’eau à l’aide d’un vélo immergé. Quant à ses bénéfices, ils sont multiples et permettent de toucher une cible variée en termes d’âge et de population : outre un renforcement musculaire et cardio-vasculaire, l’aquabiking permet d’agir sur la cellulite, la rétention d’eau ou encore le retour veineux tout en épargnant les articulations.

D’abord collective, la pratique de l’aquabiking s’est individualisée depuis peu. Cette évolution, on la doit à l’arrivée de la marque Waterbike et au lancement des cabines individuelles équipées d’un vélo avec écran tactile, système de vidéo coaching, etc. Une petite révolution sur le marché français et international de la remise en forme et du bien-être : plus besoin de construire de piscine en dur, ni de disposer d’un grand local, ni d’embaucher des coaches sportifs pour encadrer les cours – puisqu’il s’agit d’une prestation «mains libres». Par ailleurs, la mise au point des cabines individuelles a permis de sophistiquer l’offre et d’optimiser les performances grâce, notamment, à leur équipement en buses d’hydromassage. Elle a aussi permis de cibler une clientèle active et urbaine en quête d’une activité aquatique à la carte, sans véritables contraintes, et peu chronophage – les séances durent 30 mn à 45 mn.

C’était en 2010. Un an plus tard, l’enseigne Waterbike était lancée par Alain Lellouche, PDG de Thermale Bike, distributeur exclusif des cabines Waterbike au monde et pionnier sur ce marché émergent. Depuis, le mouvement s’accélère avec l’ouverture de centres indépendants et la naissance de chaînes à vocation nationale, voire internationale. C’est le cas, notamment, d’Envido et de Body Forme, qui ont dévoilé récemment leurs premiers centres d’aquabiking dans la région parisienne et en province. Leur point commun : toutes les deux ont été lancées par des spécialistes de la franchise : Dominique Olivier, à l’origine de Body Forme, est le créateur de l’enseigne Point Soleil. Enseigne qu’il a cédée en 2009 à Hervé Corlay et Ayrald Berthod, les deux co-fondateurs d’Envido…

A l’instar de Waterbike, le réseau Body Forme s’appuie sur un contrat de licence, réputé pour sa souplesse, afin de mailler rapidement le territoire. «Le contrat de licence est moins intrusif que la franchise, explique Bruno Mazzolini, directeur du développement de Waterbike. Chaque centre est indépendant, il n’y a pas de mutualisation des moyens, le fichier d’un client reste son fichier». A la clé, une zone d’exclusivité territoriale de cinq ans, déterminée selon la zone de chalandise par une société indépendante. Et un outil de CRM qui permet à l’exploitant de suivre l’activité de son centre à distance. «Je souhaite d’abord affiner économiquement le concept Waterbike pour sortir des bilans propres, et passer ensuite à la franchise», explique de son côté Dominique Olivier.

Quant à la chaîne Envido, elle a opté pour la concession, assortie d’une solution de gestion partagée. «Chaque unité a une autonomie de fonctionnement, mais l’ensemble des centres du réseau partage une solution informatique qui leur permet de travailler de façon commune, de partager des données, de comparer leur activité… C’est un enjeu important dans la vie d’un réseau», précise Ayrald Berthod. Autre différence majeure : avec leur abonnement, les clients d’Envido ont accès à n’importe quel centre. «A l’ère de la communication électronique, la notion de zone de chalandise ne veut plus dire grand-chose. Les personnes veulent pouvoir pratiquer l’aquabiking sur leur lieu de travail et le week-end, à côté de chez eux. Notre système d’information permet d’enregistrer chaque séance et d’identifier le centre vendeur et le centre producteur de façon à les rémunérer chacun».

L’arrivée en force de ces enseignes concurrentes promet une «chasse» aux bons emplacements et aux clients pour capter rapidement des parts de marché et s’imposer sur ce segment porteur. Selon Envido, qui s’appuie sur une étude de Colfeo Conseil, il existe un potentiel de plus de 500 centres en France dont 250 à Paris et en banlieue parisienne, 180 dans les 45 grandes agglomérations de province et une centaine dans les villes de 50 000 à 150 000 habitants. «Il va falloir contrôler le phénomène de surabondance dans certaines villes», note Ayrald Berthod (photo ci-contre). «Le marché peut supporter 300 centres Waterbike en France», évalue pour sa part Bruno Mazzolini.

Conséquence : une baisse des prix se profile déjà à Paris, laissant présager à terme une diminution des marges. Un «détail» qui a son importance pour les candidats à l’ouverture. Chez Waterbike et Envido, la taille moyenne des centres oscille entre 70 m² et 100 m², et les investissements initiaux sont conséquents (voir articles plus bas). «S’ils sont capables de maîtriser leurs coûts, de bien développer leur chiffre d’affaires, d’animer leur espace et de fidéliser la clientèle, les centres devraient trouver rapidement leur équilibre financier», avance Ayrald Berthod.

Quant au réseau Body Forme, il se distingue par des surfaces plus grandes, 120 m2 à 130 m2 en moyenne (dont 15 m2 pour le local technique), et réclame une capacité d’investissement supérieur. «C’est une activité très intéressante mais qui fonctionne, comme les centres de bronzage, avec des heures de pointe et des périodes creuses dans la journée, analyse Dominique Olivier. Il est donc nécessaire d’ouvrir des centres suffisamment grands, et équipés de suffisamment de cabines, pour pouvoir répondre à la demande et fonctionner sans rendez-vous. La clé de la réussite, c’est d’apporter le meilleur service, une très bonne hygiène et de larges plages horaires pour que les clients n’aient pas à attendre», poursuit-il.

Afin de convaincre les candidats à l’ouverture, les différentes chaînes rivalisent donc de promesses produits et d’arguments commerciaux : vélos plus performants, centres plus écolos et moins consommateurs en eau, concept plus haut de gamme, business model plus souple, budget communication plus conséquent, ouverture 7 jours sur 7… A chacun de faire son marché et d’étudier attentivement chaque offre à l’aune de son projet professionnel et personnel. Une chose est sûre : malgré certains «défauts de jeunesse» (niveau sonore des cabines, confort relatif des selles…), les centres d’aquabiking ont le vent en poupe et séduisent hommes et femmes (surtout), toutes générations confondues. Petite visite guidée des enseignes Waterbike, Envido et Body Forme.

Waterbike le pionnier

Lancée en France en 2011 par Thermale Bike, l’enseigne Waterbike a ouvert le marché et bénéficie d’une antériorité sur ses concurrents. Aujourd’hui, l’enseigne créée par Alain Lellouche totalise une cinquantaine de centres spécialisés à Paris (19), en région parisienne (16) et en province (13). D’autres ouvertures sont en projet partout en France à Paris, Bastia, Mérignac, Albi, Mougins… Selon la société, les femmes représentent 80% de sa clientèle, de la jeune fille à la senior. Depuis début 2013, le réseau part également à la conquête de l’étranger via des master-licenciés en Espagne, au Luxembourg, au Maroc, au Portugal et en Suisse. «Nous avons des demandes outre-Atlantique», précise Bruno Mazzolini, responsable du développement.
Le concept de Waterbike repose sur trois principes : l’hydromassage (les cabines nouvelle génération se composent de 20 buses contre 16 précédemment), l’ozonothérapie (à l’action détox, anti-âge et antibactérienne) et la chromothérapie. L’eau est traitée à l’ozone et renouvelée à chaque utilisation. Quant aux cabines, elles sont aseptisées après chaque usage. Avantages : exit l’odeur de chlore et le local technique pour la réserve et le retraitement de l’eau. Inconvénient : la consommation d’eau se chiffre à près de 300 litres par séance.
Afin de recruter la clientèle, Waterbike communique en direction du grand public depuis 2012 via des campagnes nationales d’affichage 4X3, des spots radio et certaines chaînes de télé (Canal +, D8…). A noter que l’enseigne est partenaire des Laboratoires d’Armor, fabricant de produits aux actifs marins que l’on peut additionner à l’eau pour renforcer l’action de l’aquabiking.

Les chiffres clé de Waterbike :

Type de contrat : licence, 5 ans
Droits d’entrée : 8 000 €
Apports personnels : 35 à 40% en fonds propres
Redevance fonctionnement : 150€/mois et par machine
Redevance publicitaire & royalties : aucune
Investissement global : 180 000 à 240 000 €
CA réalisable après 2 ans : 300 000 €
Surface moyenne : 70 à 100 m2
Aide au financement : oui

Envido avec Laure Manaudou

La chaîne Envido a été lancée en octobre 2012 par Hervé Corlay et Ayrald Berthod, propriétaires du groupe Point Soleil depuis 2009. Pour aborder ce nouveau marché, l’enseigne a opté pour la concession, système d’information et de gestion partagé à l’appui (lire plus haut). Elle s’est également attaché les services de l’ex-championne de natation Laure Manaudou (copyright photo : Emmanuel Bournot). Aux termes du contrat, la jeune retraitée prêtera son image à Envido et l’accompagnera dans le développement du réseau pendant trois ans. Actuellement, on dénombre 12 centres Envido dans la région parisienne et plus de 8000 abonnés. Le réseau a également essaimé à Nantes (où une deuxième ouverture est en cours) et des projets devraient voir le jour à Rennes, Nice, Lyon… Dans les cinq prochaines années, ses dirigeants ambitionnent d’ouvrir 20 centres supplémentaires par an.
Pour s’introduire sur le marché, la société a développé une technologie exclusive, baptisée Vélo’O, en partenariat avec une entreprise française. Celle-ci associe hydromassage (22 buses), diffusion d’ozone et chromothérapie, et fait l’objet de plusieurs brevets. Grâce à un système de pompes, il est notamment possible de varier les programmes pendant la séance, de façon électronique, en combinant différents paramètres (résistance du pédalier, intensité des jets…). Histoire de varier les efforts et les plaisirs… Comme chez Waterbike, l’eau est renouvelée après chaque séance et traitée à l’ozone. Quant à la machine, elle est aseptisée et désinfectée après chaque séance. Avec les mêmes avantages et les mêmes inconvénients (lire plus haut).

Parallèlement à Envido, les deux dirigeants ont également lancé la marque Diwabike. Celle-ci bénéficie de la technologie Velo’O mais son développement repose sur un contrat de concession plus souple et ne comporte pas, notamment, de système informatique centralisé. Diwabike a fait ses premiers pas fin 2012 dans les centres de bronzage Point Soleil par le biais de corners. Aujourd’hui, l’enseigne vise une implantation sur le même modèle dans les centres de remise en forme, les spas, l’univers hôtelier…

Les chiffres clé d’Envido

Type de contrat : concession, 5 ans
Apport personnel : minimum 60 000€
Droit d’entrée : 5000€
Surface moyenne : 80 m²
Investissement global : entre 180 et 220 000€
Redevances d’exploitation : 4% du CA hors boutique avec une franchise de 3 mois ou redevance fixe à partir de 130€/machine/mois
Redevances publicitaires : 2% du CA

Body Forme l’écolo

C’est la petite dernière et elle a pointé le bout de son nez ce printemps. Dominique Olivier (photo ci-contre), fondateur des centres de bronzage Point Soleil, est à l’origine de ce nouveau réseau qui vise les grandes villes et les communes de taille moyenne. Le premier centre pilote a ouvert à Neuilly en fonds propres et un deuxième sera inauguré à Paris en septembre. A la rentrée, une ouverture est également prévue à Rueil-Malmaison ainsi qu’à Paris, toujours, dans les 16ème et 18ème arrondissements. Et ce n’est qu’un début : dans les quatre prochaines années, ce spécialiste de la franchise espère être à la tête d’une centaine de centres Body Forme. Pour son lancement, il a fait le choix d’un développement sous licence de marque. «Lorsque nous totaliserons dix points de vente, j’envisage de faire rentrer des investisseurs et de procéder à une LBO», dévoile-t-il. Sous deux ans, l’entrepreneur projette aussi de passer à la franchise, une fois que le modèle aura été éprouvé.

Dominique Olivier a travaillé avec un ingénieur piscine pour mettre au point un concept différent, respectueux de l’environnement et générateur d’économies d’énergie, argumente-t-il. Contrairement à Waterbike et Envido, les centres Body Forme fonctionnent en effet en circuit fermé, selon les normes piscine en vigueur. Cette option nécessite la création d’un local technique où sont installés la réserve d’eau et le système de retraitement. Pas évident dans tous les endroits. L’eau utilisée lors de chaque séance est recyclée et traitée au chlore ; elle est changée tous les trois ou quatre mois seulement. Gains espérés : 18 000 € sur la facture d’eau par an. Quant aux spa bikes Dynamika «dernière génération», ils sont équipés de 18 buses d’hydromassage, chromothérapie, écran télé et vidéo coaching en prime. Ils se remplissent en une minute seulement (contre plusieurs minutes dans les autres chaînes).

Le modèle de développement de Body Forme repose sur la création de centres abritant 7 à 8 cabines (solo et duo) au minimum, ouverts 7 jours sur 7 (comme la concurrence), avec et sans rendez-vous. «Je suis convaincu qu’avec trois ou quatre cabines seulement, on ne peut pas s’en sortir sur le long terme», dit-il. Une option qui sous-tend une sélection plus resserrée des candidats à l’ouverture.

Les chiffres clé de Body Forme

Type de contrat : licence de marque
Durée : 5 ans
Droits d’entrée : 7 650 €
Royalties : 5% après 6 mois d’exploitation
Redevance communication nationale : 2%
Apport initial : 100 000 €, environ 35%
Investissement hors local : de 230 000 à 300 000 € pour une surface de 100 m2
Type d’emplacement : 1 bis et 2

Anne Autret

6 commentaires »

  • MOUCHEL :

    Rappelons également que VITABIKE, l’aquabike dernière génération qui n’est pas cité dans votre article, a trouvé la solution à l’inconvénient majeur de la dépense d’eau et d’énergie, grâce à son système de recyclage intégré qui permet de changer l’eau toutes les 50 séances seulement et de diminuer fortement la consommation électrique générée par un plusieurs ballons d’eau chaude ! A 3.1123 € le mètre cube d’eau à Paris, faites le calcul……

  • Medecin :

    Surtout ne pas prendre de recyclage, un jour il y aura un problème, n’oublions pas que la légionellose est mortelle et se développe entre 24 et 40C. Comme l’eau est à 28C bon courage pour vos clients

  • Amelie :

    Je vous conseil l’aquabiking Moove&O sans franchise et le moins chère du marché à l’achat ou en location avec une technologie bien différente et unique… http://www.zen-et-o.com

  • france :

    Bonjour
    en tout cas je ne vous conseille pas Waterbike .
    Cette marque se permet de ne pas fournir de pièces détachées ni de reparer les waterbike acheté d occasion .
    Avec le monopole on peut faire ce que l on veut meme faire couler une boite.
    c est inadmissible comme si peugeot ou Bmw ne reparaît pas ses voitures car elles sont achetés d occasion.

  • Abad :

    Bonjour, équipée de 2 moove&o de la marque Zen&o, c est avec un grand oui que je vous conseille ce modèle de bassin d aquabiking, en effet ce sont les moins cher du marche, mais avec un super qualité, ils se démarquent par leur sérieux et pas seulement par la vente de produit. Super suivi de projet, d installation et de Sav…

  • dechery armani :

    Bonjour,

    Après mon étude de marché pour me lancer dans l’activité, j’ai comparé les chiffres d’affaires que je me suis procurés des enseignes waterbike, envido, zen and o, etc, et discuté avec des franchisés. Beaucoup d’entre eux ont fermé boutique sauf ceux et celles qui ont commencé l’aventure il y a trois ans. L’émission Capital sur M6 a diffusé une émission à leur sujet, ce n’est pas glorieux. Par contre, le secteur qui marche est l’aquabike en piscine coaché par des maitres-nageurs. D’autres enseignes se mettent déjà à L’AQUABIKE en bassin dans le 92.
    Armani

Laissez un commentaire !

Add your comment below, or trackback from your own site. You can also subscribe to these comments via RSS.

Be nice. Keep it clean. Stay on topic. No spam.