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Les thermes de La Bourboule se rénovent… et innovent !

18 janvier 2023 Pas de commentaire

La rénovation des thermes de la Bourboule, au cœur du massif du Sancy, c’est parti ! Le conseil municipal a donné son feu vert à ce vaste projet de plus de 13 millions d’euros, afin de redynamiser l’activité thermale et d’assurer l’avenir de la station – entamé comme partout par la crise sanitaire et énergétique. Un challenge pour cet établissement spécialisé dans les voies respiratoires, la dermatologie, les affections des muqueuses bucco-linguales (AMB) et les troubles du développement de l’enfant (TDE) : autant d’orientations de niche comparativement à la rhumatologie. « La Bourboule est l’une des six stations thermales en France spécialisées dans les voies respiratoires à ne pas avoir l’orientation rhumatologie. Notre objectif est de redéployer l’activité des thermes et de développer une offre de soins innovante, orientée sur la médecine thermale et la prévention santé », explique Joffrey Chalaphy, le directeur des thermes – et spécialiste en développement local.

Cette offre de soins innovante repose sur la création d’une maison de santé pluridisciplinaire intégrée à l’établissement thermal. Au sein de la structure, médecine de ville et médecine thermale coexisteront et coopèreront, dans une approche intégrative de la santé. Une première en France, et une réponse à la double problématique des déserts médicaux et de la difficulté à recruter du personnel médical et paramédical dans le secteur thermal. « L’établissement thermal devient ainsi un acteur de l’offre de soins territoriale, avec la possibilité de mutualiser les emplois sur les métiers en tension, de proposer aux prescripteurs des solutions de prise en charge dans le champ de la prévention, de fidéliser les curistes et les enfants qui pourront trouver chez nous une continuité des soins… Et puis, il existe un savoir-faire énorme aux thermes. C’est tout de même aberrant que la population locale ne puisse pas en bénéficier facilement, ni accéder à nos équipements», poursuit-il.

Quelque 13,2 millions d’euros vont être mis sur la table pour mener à bien cette initiative structurante et procéder à la réhabilitation de l’établissement Belle Epoque de 4700 m². Au programme : 4,7 millions d’euros pour rénover la toiture et y installer 1000 m² de panneaux voltaïques, 3,2 millions d’euros pour la remise aux normes des installations (électriques, environnementales, sanitaires, sécurité), avec un raccordement au réseau de chaleur urbain pour supprimer les chaudières au fioul, 2 millions pour la restructuration des espaces. S’y ajoute 1,9 million d’euros pour la création de la maison de santé, dont l’inauguration est prévue pour 2025. A noter qu’après la présentation du projet aux professionnels de santé du territoire, un premier pool constitué de deux médecins généralistes, d’un cabinet de kinés, d’un psychologue, d’une orthophoniste et d’infirmières a décidé de se constituer en association pour y participer.

Pour financer cet énorme investissement, la ville de La Bourboule (1700 habitants !) bénéficie de l’aide des pouvoirs publics à hauteur de 9,6 millions d’euros (Etat, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Département) dans le cadre du contrat de plan Etat-Région. Le solde provient d’un emprunt auprès des banques et de la Banque des Territoires. Il sera remboursé par les loyers versés à la Ville par la régie municipale des Grands Thermes de La Bourboule. Le chantier devrait s’étaler de janvier 2023 à octobre 2025, trois années de travaux durant lesquelles l’activité thermale sera maintenue. Le hall, l’accueil, les espaces de cure pour les adultes et les enfants, tout va être rénové et réagencé.

Edifié au cœur de la ville, l’établissement devrait ainsi retrouver sa splendeur et connaître un nouvel essor. D’ici à 2030, sa direction ambitionne de totaliser 4300 curistes médicalisés par an, versus 4000 avant la crise sanitaire et 2400 aujourd’hui, grâce à la mise en place d’une offre à forte valeur ajoutée en matière de soins. Pour ce faire, de nouveaux soins thermaux et des programmes de prévention santé (autour du sport sur ordonnance, de la prise en charge post-cancer en dermatologie…) ont été et vont être développés. Des actions commerciales sont également dans les cartons pour inviter les curistes à venir redécouvrir la station après ces trois dernières années difficiles. « En 2023, nous savons que des patients vont renoncer aux soins thermaux à cause de la baisse de leur pouvoir d’achat. Nous proposons donc des mini cures d’une semaine, afin qu’ils puissent continuer à se soigner, et nous offrons, pour un euros de plus, la même mini cure à leur accompagnant. C’est notre réponse citoyenne à la nécessité de se soigner, tout en tenant compte de la situation économique des foyers français », illustre Joffrey Chalaphy.

Et le bien-être, dans tout cela…? A moyen terme, la création d’un espace bien-être & spa pourrait venir constituer un relais de croissance et attirer sur la commune une autre clientèle en quête de détente – la population locale, les touristes de passage dans le Massif central, les skieurs du Mont-Dore à quelques kilomètres de là… « Il n’y a pas d’espace bien-être à proprement parlé aux thermes, juste un spa thermal dédié aux soins secs et hydro, mais nous avons suffisamment de place. Il s’agira peut-être de l’étape n°3 de ce vaste projet, dans le cadre de la diversification de la station », indique le responsable. Pour rappel, le chiffre d’affaires total des Grands Thermes de La Bourboule s’élevait à 2,3 millions d’euros en 2919.

Anne Autret (Crédit photo : Les Grands Thermes de La Bourboule)

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