Accueil » Le Magazine • Business & communication

Le Cneth anticipe 60% de curistes en moins en 2020

10 novembre 2020 Pas de commentaire

Les prévisions avancées ici et là se confirment : après la nouvelle fermeture des 113 établissements thermaux français, le Cneth (Conseil National des Établissements Thermaux) évalue à 220 000, le nombre de curistes conventionnés ayant fréquenté les stations thermales cette année. Soit un recul de plus de 60% par rapport à 2019. Ce bilan est certes provisoire. Mais étant donné les délais requis pour remettre les installations en service et souscrire aux obligations réglementaires (contrôles bactériologiques…), l’organisme professionnel parie sur la non-réouverture des sites d’ici la fin de l’année. « Tous les établissements seront largement déficitaires, et en particulier ceux de petite taille et ceux exploités par une régie municipale ou intercommunale, qui n’ont été éligibles à aucun des dispositifs de soutien mis en place », anticipe Thierry Dubois, son président, en évoquant de probables situations de cessation de paiement.

Outre la saison écourtée de quatre mois et la crainte des curistes ayant entrainé annulations et reports des séjours, la mise en place des mesures sanitaires a lourdement pesé sur les comptes, faute d’avoir pu en répercuter le coût sur les tarifs (co-administrés avec l’Assurance Maladie). « Nous estimons que ce surcoût est de l’ordre de 80 euros par curiste. Nous sollicitons de l’Assurance maladie qu’elle compense cette dépense exceptionnelle par l’allocation d’un forfait hygiène », poursuit-il. Au-delà des établissements thermaux, tous les acteurs économiques des stations sont touchés : hébergement, restauration, loisirs, commerces… Au total, quelque 100 000 emplois seraient affectés par la baisse d’activité.

D’ores et déjà, plusieurs mesures ont été prises par les pouvoirs publics, afin de soutenir le secteur thermal. Son inscription sur la liste des activités connexes au tourisme, lui a notamment permis de bénéficier des mesures gouvernementales portant sur l’activité partielle aux conditions dérogatoires bonifiées. Dans le cadre du plan Tourisme lancé ce printemps, une ligne de 300 millions d’euros a également été annoncée par l’Etat et les partenaires institutionnels (Caisse des Dépôts et Consignations, BPI…) en faveur du secteur thermal, de la montagne et de la plaisance. Ce soutien devrait permettre de maintenir les investissements engagés ces dernières années, qui avoisinent 800 millions d’euros sur la période 2018-2022.

Par ailleurs, la profession attend beaucoup de la mission de sauvegarde et de relance de l’activité thermale, qui a été confiée à Jean-Yves Gouttebel, à la demande du Premier Ministre. Le président du département du Puy-de-Dôme devrait rendre son rapport au mois de février prochain. Enfin, la filière appelle de ses vœux l’instauration de mesures de relance, telles que celles mises en oeuvre en Tchéquie et Slovénie. Dans ces deux grands pays thermaux, les seniors ont reçu des « vouchers » ou bons de financement de 150 € à 200 €, pour des séjours d’une semaine dans un établissement thermal. « La mesure est efficace sous l’angle économique, car la subvention a été compensée en tout ou partie par les taxes indirectes sur les consommations liées au séjour », précise Thierry Dubois.

Anne Autret (source : communiqué du Cneth ; crédit photo : ©Thermes Daxadour-Studio 51)

Laissez un commentaire !

Add your comment below, or trackback from your own site. You can also subscribe to these comments via RSS.

Be nice. Keep it clean. Stay on topic. No spam.