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Selon l’Obsoco, la consommation responsable monte en puissance

20 janvier 2021 Pas de commentaire

Depuis plusieurs années maintenant, la conscience des enjeux environnementaux et la « consommation responsable » connaissent une montée en puissance dans la population française. Afin de mieux en appréhender les contours, la société d’étude ObSoCo et Citeo* ont mené une vaste enquête en ligne**, histoire de dresser un observatoire de la consommation responsable. L’occasion, aussi, d’identifier les différents profils de consommateurs, et de repérer les leviers et les freins au changement en cours.

Bilan des courses ? « L’étude montre qu’il existe un haut niveau de conscience sur le défi environnemental, et que les Français font le lien avec les modes de vie et les modes de consommation », résume Philippe Moati, économiste et co-président de l’Obsoco. Ainsi, 61% du panel jugent la situation très préoccupante, au point d’appeler à « des changements radicaux, afin de produire et consommer moins, mais mieux ». Cette préoccupation croissante s’accompagne d’une radicalisation dans la manière de penser le rapport de l’homme à la nature. Selon la société d’étude, 90% des Français s’accordent sur l’idée que « l’interférence de l’action humaine sur la nature produit souvent des conséquences catastrophiques ».

Si 61 % du panel estiment qu’il est de la responsabilité de l’Etat « d’agir le plus activement en faveur de l’environnement », 46% pensent que les consommateurs / citoyens doivent aussi agir à leur niveau, devant les grandes entreprises (43%). Par ailleurs, quand on demande aux Français – dans une question ouverte – ce qu’ils mettent derrière la notion de consommation responsable, quatre grands types de stratégie sont décryptés par l’Obsoco : une stratégie de réorientation vers le local et les circuits courts (47% des réponses), une stratégie de gestion/optimisation de la consommation (on évite le gaspillage alimentaire et les déchets, on trie et on recycle, 28%), une stratégie d’ajustement et de redéfinition des besoins (limitation et réorientation de la consommation vers les besoins essentiels, 25%) et une stratégie d’éco-responsabilité (achats écologiques, de saison, bio, 24%).

Parallèlement, les Français ont également été sondés sur la réalité de leurs comportements responsables. Résultat : 59% déclarent avoir intégré de façon significative l’impact environnemental, et 40% les impacts sociaux et sociétaux dans leurs choix de consommation. Dans le détail, l’analyse de leurs pratiques responsables montre un engagement inégal et hétérogène en fonction de l’âge, de la catégorie socio-professionnelle et de sa préférence politique. Cela étant dit, certains comportements semblent clairement établis. Le tri des déchets ménagers (régulier ou systématique) est cité par 91% des personnes interrogées, devant la consommation de produits bio ou équitables (83%) et le DIY (82%), pratique qui s’est accélérée avec la crise sanitaire. D’autres comportements moins largement diffusés dans la population témoignent également d’un mode de consommation en transition. Ainsi, un nombre croissant de Français déclare consommer moins de viande, de charcuteries et d’eau en bouteille, mais davantage de fruits, de légumes, de produits bio ou issus du commerce équitable…

Dans cet observatoire très riche en informations, l’Obsoco et Citéo dressent plusieurs profils types de consommateurs responsables, les 18-24 ans se situant très souvent en pointe par rapport aux autres tranches d’âge. Cette typologie met en lumière une grande diversité de vivre et de consommer de façon responsable en lien, avant tout, avec leurs valeurs et leur rapport au monde. Trois groupes (sur cinq identifiés) représentant 44 % de la population française sont concernés. A savoir : les « climato-natifs », les « écolo-responsables » et les « écolo-hipsters ».

Deux d’entre eux constituent les fers de lance de la consommation responsable, à commencer par les « écolo-responsables » (17 % de la population), qui forment la vieille garde. Leur engagement porte à la fois sur la dimension environnementale, sociale et sociétale, en cohérence avec un système de valeurs orienté vers l’altruisme, analyse Philippe Moati. Les « climato-natifs » (11 %) sont beaucoup plus jeunes : ils affichent à la fois une conception très radicale de la relation des hommes à la nature, et un système de valeurs orienté vers l’épanouissement et la réalisation personnelle. Quant aux « écolo-hipsters » (16%), des CSP+ bien souvent, ils combinent une sensibilité altruiste à un net penchant pour le consumérisme. Du coup, ils s’avèrent davantage adeptes d’un verdissement de leur consommation et de leurs modes de vie, plutôt que d’un véritable engagement responsable, poursuit le spécialiste.

Dans ce vaste panorama dressé par l’Obsoco, qui témoigne d’un vrai mouvement de fond, 59 % des Français estiment cependant qu’il est difficile de consommer de façon responsable. Le coût (52%), l’insuffisance de l’offre (40%) et le manque d’information (38%) sont cités comme les principaux freins au passage à l’acte. A noter que les entreprises désireuses d’accompagner cette transition sont également attendues sur le terrain de l’innovation responsable et de la pédagogie. Autre élément fondamental : l’étude révèle que la diffusion de la consommation responsable est d’autant plus forte, qu’elle combine bénéfices consommateurs et contribution au bien commun, explique Philippe Moati. Autant de leviers potentiels pour accompagner la transition en marche !

Anne Autret

*Entreprise spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers et des papiers graphiques.

**Enquête en ligne conduite du 26 août au 22 septembre 2020 auprès d’un échantillon de 3 851 personnes représentatif de la population de France métropolitaine âgée de 18 à 75 ans.

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