Thermes de Balaruc-Les-Bains : une Maison Sport-Santé et un nouveau spa O’Balia
Les Thermes de Balaruc-les-Bains (orientations : rhumatologie, phlébologie), première destination thermale de France, sont le théâtre d’une initiative inédite dans le secteur thermal. Depuis ce printemps, ils abritent en effet une Maison Sport-Santé, qui a déménagé d’un complexe sportif de la Ville pour venir s’installer au sein de l’établissement. Piloté par Marine Tanguy, athlète de haut niveau et experte en Sport Santé, cet espace est habilité par les Ministères des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative et de la Santé et de l’Accès aux soins, comme toutes les Maisons Sport-Santé de ce réseau national lancé en 2019 par les pouvoirs publics. Sa vocation ? Rendre l’activité physique adaptée accessible à tous : les curistes venus de toute la France, mais aussi les habitants du bassin de Thau désireux de se (re)mettre à une activité physique dans un cadre sécurisé. Et quoi de mieux qu’un établissement thermal, déjà reconnu comme centre de référence dans la prise en charge des douleurs chroniques, pour mettre son expertise, sa team de professionnels et ses équipements au service d’une telle structure… ?
Cette initiative résulte d’une volonté commune portée par la Ville de Balaruc-les-Bains et les thermes. Elle s’inscrit dans le cadre de la délégation de service public confiée à la Spleth (Société Publique Locale), qui gère l’établissement et l’ensemble des activités liées (développement d’une gamme de cosmétiques, exploitation du spa Obalia…). « Nous nous inscrivons dans une logique de santé publique, explique Paul-François Houvion, son directeur général. L’activité physique est reconnue depuis 2011 comme une thérapie non médicamenteuse par la Haute Autorité de Santé, et son intégration dans les parcours de soins est aujourd’hui largement encouragée. Dans ce cadre, il est naturel que les thermes de Balaruc-les-Bains s’engagent pleinement dans cette voie ».
Objectif : 2000 bénéficiaires en 2025
Depuis son inauguration au sein de l’établissement thermal, une vingtaine de personnes franchissent le seuil de la Maison chaque semaine, l’objectif étant d’accueillir quelque 2000 bénéficiaires pendant la saison 2025, en année 1. Pour assurer son fonctionnement, une équipe d’une dizaine de personnes a été constituée : cinq enseignants en Activité Physique Adaptée, un diététicien et trois agents dédiés à l’accueil, plus la responsable. Tout démarre par un bilan physique (60 € l’évaluation individuelle, 20 € l’évaluation collective) réalisé par un enseignant en APA, afin de mesurer la capacité cardio-respiratoire, la force musculaire, la souplesse, l’équilibre et la coordination, ainsi que la composition corporelle de chacun. Diverses activités physiques (gym douce, marche nordique, tir à l’arc, Pilates, circuit training, stretching mobilité…) sont alors proposées, en fonction de leurs besoins et de leurs capacités.
Offre large, prix accessibles et accompagnement individualisé
Les prix sont volontairement attractifs pour toucher une large cible : 13 € la séance collective d’APA à la carte, 40 € la formule 1 semaine (incluant une évaluation collective et 3 activités physiques), 100 € le pack 3 semaines (1 évaluation + 7 séances d’APA + 1 évaluation bilan), 200 € le pack Programme Passerelle de 3 mois pour les habitants du bassin de Thau (1 évaluation + 22 séances d’APA + 1 bilan). Un suivi à distance est également proposé aux curistes, l’idée étant de les inciter à se rapprocher d’une Maison de Sport-Santé proche de leur domicile, afin de pérenniser la pratique d’une activité physique au quotidien.
Ce n’est pas tout : en marge de l’activité physique adaptée, d’autres prestations sont proposées à la carte, tels qu’un bilan diététique (50 €), des séances individuelles de sophrologie (45 € l’unité), d’hypnose (55 €) ou de naturopathie (45 €), des ateliers collectifs de relaxation (13 €) et de Music Care (13 € la séance, 30 € les trois), etc. Certaines de ces activités étaient déjà proposées aux thermes sous la forme de modules complémentaires. Mais l’offre a été enrichie et structurée : un vrai plus pour les bénéficiaires, qui peuvent ainsi tirer profit d’un accompagnement renforcé (en termes d’activités, d’équipements, d’amplitude horaire…). « Cette organisation permet de proposer un suivi individualisé, des activités diversifiées et un accompagnement humain à chaque étape du parcours. C’est grâce à cette équipe mobilisée que la Maison Sport-Santé devient un véritable lieu de prévention, d’éducation et de mise en mouvement pour tous les publics », précise le dirigeant.
Un modèle économique autonome
Balaruc-les-Bains est la première station thermale de France à intégrer une Maison Sport-Santé*. À ce jour, elle ne bénéficie d’aucun financement public et son fonctionnement repose sur un modèle économique autonome, intégré à l’activité thermale de ville. « Nous travaillons en étroite collaboration avec des experts nationaux du sport-santé pour faire avancer la reconnaissance de l’APA, notamment via l’expérimentation “As du Cœur” conduite par le Dr Alain Fuch et Stéphane Diagana. Ses résultats, salués par le Conseil Stratégique de l’Innovation en santé, ont démontré des économies pour l’Assurance Maladie et des bénéfices durables pour les patients. Ce type d’étude ouvre la voie à une prise en charge de l’APA dans le droit commun, une évolution essentielle pour assurer l’accès à tous et la pérennité des structures comme la nôtre », explique-t-il.
Pour faire connaître cette initiative pionnière auprès des curistes, l’établissement thermal communique à travers ses différents supports (site internet…), les équipes d’accueil et les professionnels de santé. Des événements sont par ailleurs organisés sur place (réveils musculaires, démonstrations et mini-défis…) pour faire découvrir l’APA de façon ludique et lever les freins. Afin de toucher la population locale, la Maison peut s’appuyer sur les offices municipaux des sports, les associations, les clubs locaux, en lien avec la Ville de Balaruc et les collectivités locales. Un kit d’information a également été élaboré en direction des médecins généralistes, afin de les sensibiliser aux bienfaits de l’APA. « Tous les médecins ont la capacité de prescrire de l’APA. C’est une manière de communiquer auprès des patients et de les rassurer », rappelle le dirigeant. De quoi promouvoir le retour au mouvement auprès d’un public non pratiquant, tout en drainant aux thermes une nouvelle clientèle et trouver un relais de croissance au leader national du secteur thermal.
Un résultat net 2024 « historique »
Dix ans tous ronds après leur rénovation totale, les thermes de Balaruc sont en effet toujours la première destination thermale en France, avec 50 265 curistes conventionnés par an (+ 6,2 % sur un an) et un taux de fidélisation de 70%. « 80 % de nos curistes ne sont pas originaires d’Occitanie. Nous sommes la seule destination thermale à avoir un tel taux de recrutement en France », se félicite Paul-François Houvion. Selon le dirigeant, l’établissement n’a pas encore tout à fait retrouvé son niveau de fréquentation d’avant-Covid, qui dépassait les 53 000 curistes conventionnés par an. Mais le retour à la normale est clairement amorcé et les indicateurs sont au vert : en 2024, le chiffre d’affaires (toutes activités confondues**) a enregistré une croissance de 8% par rapport à 2023, à 39,4 millions d’euros. Quant au résultat net, il a atteint 3,2 millions d’euros, un niveau historique selon la direction. Et ce, malgré la fermeture du spa thermal O’balia fin 2023, qui a occasionné un manque à gagner.
Rénovation et extension prochaine du spa O’Balia
O’Balia, LE gros chantier des prochains mois… 15 ans après sa création et 13 ans après avoir repris son exploitation, la Spleth a en effet lancé sa rénovation pour un montant proche de 19 millions d’euros (15 millions pour le spa et 3,8 millions pour le parc thermal). Les travaux de transformation devraient démarrer en janvier 2026. Avec, à la clé, la construction d’un vaste espace de 7000 m², contre 2500 m² aujourd’hui, incluant une partie thermoludique, un grand bassin extérieur (qui pourra être fermé), un spa d’une quinzaine de cabines dédié aux soins esthétiques et aux massages de bien-être, des zones expériencielles équipées de lits de délitation de boues, un parc thermal… « Nous allons créer un espace hors du temps et d’inspiration romaine, en référence à l’histoire de Balaruc », dévoile le dirigeant.
De la pierre, des espaces extérieurs arborés, une zone d’accueil vitrée avec vue sur l’étang, des prestations haut de gamme et destinées prioritairement aux adultes… Voilà ce qui attend la future clientèle de ce spa XXL, dont la conception a été confiée à l’agence Amélia Tavella Architectes. Le projet comprend également la construction d’un hôtel 4 étoiles de 160 chambres et appartements, doté de son propre restaurant. De quoi capter une clientèle plus lointaine, en plus de la population locale et régionale qui fréquentait déjà le spa, et développer l’activité bien-être et loisirs à Balaruc.
En attendant l’ouverture de ce nouvel espace entièrement reconfiguré, la direction de la Spleth a fait procéder à l’aménagement de la Parenthèse O’balia dans l’enceinte même des thermes, au 4ème étage. Cet institut de 400 m² et 8 cabines se compose également d’une salle de relaxation, d’une tisanerie, d’un espace boutique et d’une vaste terrasse donnant sur la lagune de Thau. Sa carte de soins et de massages bien-être a été adaptée en termes d’offre (massage lymphatique, massage anti-inflammatoire aux pierres chaudes…) et de prix, afin d’être plus accessible et de correspondre davantage aux besoins des curistes. Elle continuera d’exister aux côtés du spa thermal agrandi et réinventé, lorsque celui-ci ouvrira ses portes au deuxième semestre 2027.
Anne Autret (crédit photos : DR Balaruc-Les-Bains ; Guillaume Macias ; Eric Jondreville)
*Parmi les plus de 500 Maisons Sport-Santé recensées à l’échelle nationale, beaucoup sont portées par une structure associative.
** Le CA 2024 se décompose ainsi : cures conventionnées : 37,225 millions d’euros (+13,7 %) ; mini-cures : 722 000 euros (+32,8 %) ; marque cosmétique : 819 000 euros (+21,3 %) ; Petit café : 284 000 euros (+29,4 %) ; La Parenthèse O’balia : 407 000 euros.
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