Accueil » Le Magazine • Business & communication

Valvital : « Nous allons perdre 60% de notre chiffre d’affaires thermal en 2020 »

20 octobre 2020 Pas de commentaire

Crise sanitaire, catastrophe naturelle… A l’instar des autres acteurs de la filière thermale, l’année 2020 n’aura pas épargné Valvital. Le point sur les effets de la crise et sur le développement du groupe avec Bernard Riac, PDG du n°2 du thermalisme en France*.

L’Actu Spa : tempête Alex dans les Alpes-Maritimes, épidémie de Covid-19 : comment s’en sort Valvital en cette fin d’année 2020 ?

Bernard Riac : la station thermale de Berthemont est construite en hauteur, elle a donc été épargnée par la tempête. En revanche, l’établissement n’est plus alimenté en eau, il n’y a plus d’électricité, ni de routes, on ne peut donc plus y accéder. Par chance, nous avons pu annuler les cures juste avant et personne n’a été touché, mais c’est dramatique pour toute cette région ! Concernant la crise sanitaire que nous traversons, les conséquences sont très lourdes pour la profession en général, et pour Valvital en particulier. Le manque à gagner est colossal : nous allons perdre 60% de notre chiffre d’affaires thermal cette année et la baisse du nombre de curistes sera également de 60% ! Il faut dire que nous sommes restés fermés quatre mois complets, de la mi-mars à la mi-juillet, et vu le contexte, nous avons des annulations tous les jours. Et puis, il n’y a pas que l’activité thermale qui est touchée, il y a aussi le spa, la restauration, l’hébergement. Nous estimons que les activités bien-être et remise en forme seront en baisse globale de 50%.

L’Actu Spa : certains établissements sont-ils davantage touchés ?

Bernard Riac : tous les établissements sont touchés. La plupart des curistes sont plutôt âgés et font partie des populations à risques, ils renoncent donc à venir par crainte de tomber malades. Certains médecins leur déconseillent aussi de ne pas partir en cure. Pourtant, il n’y a eu aucun cluster dans le secteur thermal depuis le début de l’épidémie. C’est au moins un motif de satisfaction ! C’est la preuve que nous avons mis en place des mesures barrières efficaces, même si cela implique un coût de fonctionnement plus élevé, puisque nous avons dû créer des postes – pour le nettoyage, l’accès aux vestiaires, etc.

L’Actu Spa : cette situation risque-t-elle de remettre en question le développement de Valvital ? 

Bernard Riac : Non, nous avons de beaux projets qui sont tous maintenus, nous nous adaptons simplement aux circonstances. Les travaux avancent bien et vite à Nancy, nous avons très peu de retard malgré la crise sanitaire. Quant aux thermes de Santenay, ils sont terminés. Ils devaient accueillir les premiers curistes au mois de juillet, mais nous avons décidé de reporter leur ouverture au mois de mars 2021 pour limiter les pertes.

L’Actu Spa : quid des thermes de Royat ?

Bernard Riac : le projet des Thermes de Royat devrait être signé fin octobre, il s’agit d’une DSP, nous devrions reprendre leur exploitation à partir d’avril prochain. 30 millions d’euros de travaux vont y être réalisés. Le montage financier n’est pas encore finalisé, mais il devrait se faire avec le soutien de la Caisse des Dépôts, du Conseil Régional, de la Métropole… Nous avons fait le choix de ne pas arrêter l’activité thermale, les travaux devraient s’étaler sur trois ans. Aujourd’hui, les thermes de Royat sont gérés par une régie municipale et accueillent 7800 curistes par an autour de deux orientations, la rhumatologie et les maladies cardio-artérielles, qui sont une vraie particularité. Notre objectif est d’augmenter le nombre de curistes, à hauteur de 11 000, et d’améliorer la qualité des prestations. Nous reprenons aussi la gestion du centre Royatonic Bains & Spa, qui fait quasiment 200 000 entrées par an.

L’Actu Spa : Valvital devrait aussi s’implanter à Saint-Jean-d’Angély, en Charente-Maritime !

Bernard Riac : C’est exact ! Nous y avons racheté début 2019 une source thermale et des friches militaires, situées en plein centre-ville, pour créer un établissement thermal ex nihilo. Nous réalisons actuellement une étude pour démontrer les vertus thermales de l’eau, elle est très comparable à celle de Rochefort et de Jonzac dans la même région. Nous avons construit un établissement éphémère et créé un module expérimental. Ce type d’opération est une grosse prise de risque et nécessite beaucoup de temps : il faut quasiment cinq ans pour finaliser un tel projet, à partir du moment où l’on acquiert le terrain et la source. En France, il y a une création à peu près tous les dix ans. Mais c’est générateur d’emplois directs et indirects, et on est très bien accueillis. Nous souhaitons y construire des thermes, un spa et une partie hébergement, sur le modèle de Santenay, mais en un peu plus grand. Nous espérons pouvoir y accueillir 5000 curistes par an.

*Interview réalisée avant le reconfinement.

Propos recueillis par Anne Autret

Valvital en bref

CA 2019 : 39 millions d’euros
Ventilation du CA : 70 % activité thermale ; 30% bien-être & fitness, restauration et hébergement
11 établissements : les Thermes Chevalley à Aix-Les-Bains, Berthemont, Bourbonne-Les-Bains, Enghien-les-Bains, Lectoure, Lons-le-saunier, Montbrun, Morbronn, Niederbronn, Santenay (ouverture repoussée en mars 2021) et Thonon.
A venir : Royat (printemps 2021), Dixence en Suisse (août 2021), Grand Nancy Thermal (horizon 2023), Saint-Jean-d’Angély (horizon 2025).

Laissez un commentaire !

Add your comment below, or trackback from your own site. You can also subscribe to these comments via RSS.

Be nice. Keep it clean. Stay on topic. No spam.