Le groupe France Thermes, présidé par Sylvain Sérafini, continue à faire son marché dans le secteur du thermalisme en France… Après les thermes de Châtel-Guyon en 2016 et la Compagnie de Vichy cet été, c’est au tour des thermes de Salies-de-Béarn, à côté de Pau, d’être sur le point de rejoindre son portefeuille. Aucun accord n’a encore été signé pour le moment. Mais France Thermes est entré en négociation exclusive avec la Ville de Salies-de-Béarn, les administrateurs des Thermes (il s’agit d’une SA) et la SEM Catherine de Bourbon, afin de reprendre l’exploitation de l’établissement et d’y créer un resort thermal et touristique. « Il s’agit d’une gestion de type privée, avec la Ville comme actionnaire de référence majoritaire, à un peu plus de 50%, par l’intermédiaire d’une SEM. Les murs appartiennent à la Compagnie des Part-Prenants, qui a été créée au 16ème siècle pour exploiter les sels de Salies. Nous resterons locataires des murs », détaille le dirigeant.

Outre l’exploitation de l’établissement thermal et de son spa thermal Les Bains de la Mude, le groupe projette de réhabiliter l’emblématique hôtel France Angleterre, afin d’aménager un complexe alliant soins médicalisés, espace de bien-être, hébergement, restauration et activités de loisirs. Un modèle déjà éprouvé à Bagnoles-de-l’Orne et bientôt à Châtel Guyon, où un établissement flambant neuf, spécialisé dans le microbiote et les troubles digestifs, doit ouvrir ses portes le 27 avril prochain. Dans cet objectif, France Thermes a fait une offre de rachat à la Ville, afin d’acquérir le terrain qui abrite l’hôtel. « L’hôtel a brûlé entièrement il y a quelques années, à l’exception de ses murs et de sa façade. Nous avons l’intention d’y reconstruire une résidence de tourisme d’une soixantaine d’appartements, en conservant sa façade qui est classée », dévoile Sylvain Sérafini.

En se positionnant sur la reprise des thermes de Salies-de-Béarn, France Thermes vise une implantation dans une région thermale d’où il est absent : une destination touristique aussi, non loin du pays basque et des Landes. L’établissement est spécialisé dans le traitement des pathologies rhumatismales, des affections gynécologiques et des troubles du développement de l’enfant. Son eau se caractérise par sa haute teneur en sel (plus de 290 g de sel par litre), unique au monde, et par sa richesse en oligo-éléments dont sont extraites des eaux-mères, également utilisées dans les soins thermaux. Autant de raisons qui expliquent son intérêt pour cette station, qui accueille plus de 4500 curistes chaque année et plus de 9000 clients au spa thermal. De gros investissements ont été faits dans les thermes de Salies-de-Béarn récemment, afin de les remettre en état après la crue du Saleys de juin 2018 qui avait inondé la ville. France Thermes entend y réinjecter une quinzaine de millions d’euros supplémentaires pour continuer à rénover la partie thermale, développer l’offre du spa thermal et créer la partie hôtelière. « En plus de la rhumatologie, les thermes de Salies ont l’indication gynécologie. Nous l’abordons déjà à Bagnoles-de-l’Orne, de façon différente. Nous pensons qu’il y a une offre forte à travailler, notamment autour de l’endométriose et des troubles de la fertilité », indique-t-il.

France Thermes détient aujourd’hui dans son portefeuille les thermes de Bagnoles-de-L’Orne (B’O Resort), de Châtel-Guyon en Auvergne (Aïga Resort) et de La Compagnie de Vichy (rachetée en 2019). Désormais n°2 du marché français en termes de chiffre d’affaires derrière La Chaîne Thermale du Soleil, il accueille plus de 28 000 curistes conventionnés par an, gère six restaurants et près de 1 000 chambres (hôtels et résidences de tourisme, du 2 au 5 étoiles) en France. A l’étranger, le groupe exploite trois hôtels et centres de soins (4 et 5 étoiles).

Anne Autret (crédit photo : thermes de Salies-de-Béarn)