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Bientôt une norme Afnor pour la thalasso

13 janvier 2014 Pas de commentaire

Philippe Gomez a deux casquettes, celle de directeur du Relais Thalasso/hôtel Kastel de Bénodet (groupe Phélippeau) et celle de président du syndicat national de la thalassothérapie depuis maintenant deux ans. Le point avec ce kiné de formation sur la santé du secteur en France et sur les chantiers du syndicat professionnel, à quelques jours des Thermalies.

Quel bilan tirez-vous de 2013 en ce début d’année?

Philippe Gomez : C’est un bilan tout en contrastes. Le marché de la thalasso en France est en retrait depuis trois ans. Sur les 8 premiers mois de l’année, il a perdu 3,5% par rapport à 2012 si l’on en croit l’observatoire de la thalassothérapie en France mis en place par In Extenso. Plusieurs facteurs expliquent cette légère rétraction du marché : crise économique, nécessité d’élargir notre clientèle et de renouveler notre offre face à la concurrence du spa et des centres de bien-être. Par ailleurs, nous avions tous espéré que l’instabilité au Maghreb ramènerait la clientèle dans nos établissements, ce qui n’a pas été le cas. Dans le même temps, il n’y a jamais eu autant d’investissements dans le secteur que ces deux dernières années, des regroupements ont eu lieu (1) et il y a encore plusieurs projets dans les cartons : à Trouville avec le groupe Accor, à Berck où le projet Serge Blanco a l’air de vouloir repartir avec d’autres acteurs, à Concarneau où une solution devrait être trouvée après plusieurs mois de stand by…

Que pèse la thalasso en France ?

Philippe Gomez : Notre syndicat fédère 38 établissements sur une cinquantaine en France. A eux seuls, ils représentent 125 millions d’euros de chiffre d’affaires, hors hébergement et restauration, et 420 000 curistes dont 12 000 étrangers seulement, des Belges, des Suisses, quelques Allemands et Britanniques. L’observatoire In Extenso montre que 97% de notre clientèle est française. Il y a peut-être une réflexion à mener sur le sujet. Avec le besoin très important en bien-être et le vieillissement de la population, la clientèle devrait mathématiquement se développer, ce qui n’est pas le cas pour le moment, merci la crise…! Les courts séjours nous ont permis de recruter des clients plus jeunes, mais les cures d’une semaine centrées sur l’idée de santé et de mieux-être restent majoritairement des cures achetées par les 50-70 ans et plus. La thalasso a besoin d’innovation pour toucher une nouvelle population. C’est tout l’enjeu des Suites Relais Thalasso qui ont été lancées l’été dernier par le groupe Phélippeau à Pornichet, et sur lesquelles nous travaillons depuis trois ans à Bénodet. C’est l’enjeu aussi de l’approche bio à Carnac, par exemple, ou encore des nouveaux séjours développés par Thalazur ou Saint Malo. C’est essentiel, face à la multiplication des spas et au secteur du thermalisme qui développe son offre bien-être.

Quels sont les projets en cours au sein du syndicat ?

Philippe Gomez : L’ensemble de la profession a la volonté profonde de défendre les fondamentaux de la thalasso, les bienfaits de l’eau de mer, la qualité des soins offerts dans nos centres. Nous sommes en train de travailler sur une norme thalasso avec l’Afnor, en accord avec le Ministère du tourisme et la DGCCRF, pour protéger notre activité et mieux communiquer en direction du grand public. Nous avons démarré en mai 2013. Les premières réunions ont eu lieu en novembre dernier et nous espérons avoir finalisé le projet fin 2014.

Sur quoi porte cette norme exactement ?

Philippe Gomez : Notre objectif est de poser les caractéristiques spécifiques à la thalasso en matière d’utilisation des ressources – eau de mer naturelle non traitée et non conservée – d’équipement, de soins. Il y en a une dizaine au total. Nous ne sommes pas partis sur la définition des métiers, ce n’est pas le cœur de notre démarche. Ce que nous souhaitons, c’est que le mot thalasso ne puisse plus être galvaudé et utilisé à tort par certains établissements. Marie-Claire Belien, la directrice de Thalassa Sea & Spa de Dinard, pilote le projet. Il en va de la défense d’un savoir-faire très «French touch» qui devra bénéficier à la clientèle et aux établissements. Cette norme expérimentale financée par France Thalasso devrait aboutir en 2014. Lors de la prochaine assemblée générale du 22 janvier, les adhérents pourront s’exprimer sur cette avancée et sur les autres dossiers suivis par le syndicat : communication, recherche, site internet France Thalasso, défense de la marque thalasso, réflexion sur la silver économie, etc.

Propos recueillis par Anne Autret

(1)    Entre autres : ouverture du Château des Tourelles à Pornichet (groupe Phélippeau), de Thalazur Cabourg, déménagement du centre Prévithal à Donville, rénovation de Thalazur Antibes, de Relais Thalasso Sables d’Olonne, de Thalassa Sea & Spa Quiberon, de la thalasso-spa La Grande Motte, de la thalasso Serge Blanco à Hendaye, rachat d’Helianthal Saint-Jean-de-Luz par Thalazur, reprise en location-gestion de Thalacap Ars-en-Ré par Jean Perez-Siscar…

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