C’est un groupe qui fait référence dans le circuit professionnel et il s’est doté d’une vitrine digne de ce nom (visuels). Plus de 500 m² sur un seul niveau, accessibles aux personnes handicapées ; une boutique de 70 m² dédiée à ses quatre marques (Phytocéane, Fleur’s, Vie Collection), Phytomer en tête ; 8 vastes cabines dont une suite VIP de 40 m² équipée d’un lit à matelas d’eau, et une autre de 60 m² équipée d’un hammam et d’une baignoire ; un espace de détente & tisanerie ouvrant sur un jardin arboré. Sans oublier les vestiaires individuels qui permettent de se changer en toute intimité, ou encore la salle de consultation légèrement en retrait pour échanger avec les spa praticiennes, à l’abri des oreilles indiscrètes…

Avec l’inauguration de son nouveau Spa & Wellness il y a six mois, le groupe Codif a fait les choses en grand. Environ 1,5 million d’euros ont été mis sur la table pour financer cet espace au format XXL et aux lignes contemporaines, qui revisite le style breton dans un souci d’éco-conception avec son hall cathédrale, l’abondance de pierre naturelle, les panneaux solaires sur le toit… Situé à Saint-Malo (35), à côté du siège, ce flagship imaginé par Antoine Gédouin, PDG, symbolise l’ancrage du groupe familial dans l’univers professionnel – après un détour dans la distribution sélective dans les années 2000. «Le spa joue un rôle de vitrine vis-à-vis de nos partenaires, notamment étrangers, et sert de centre de formation», note Mathilde Gédouin-Lagarde, directrice du marketing et de la communication (photo).

Pour l’instant, la carte se compose d’une jolie sélection de soins visage, de soins corps, de soins minceur et de modelages élaborés pour certains en collaboration avec un ostéopathe. Expertise oblige. Un partenariat a également été conclu avec la marque Essie (L’Oréal Professionnel) pour le soin des mains et des pieds. Mais à terme, sa direction entend enrichir les prestations et en faire un lieu de bien-être plus global. Spa & Wellness…

Au-delà, l’ouverture du Spa & Wellness est emblématique du second souffle apporté au groupe depuis 2010 autour de l’innovation technologique. «Notre chiffre d’affaires consolidé est de 35 à 40 millions d’euros. A côté de nos quatre marques de cosmétique, nous avons une activité de production de matières premières et d’actifs, la recherche et l’innovation sont très importants pour nous. Il y a trois ans, nous avons investi 1,5 million d’euros dans la création d’un laboratoire de biotechnologie marine», explique la jeune femme en revendiquant un rôle de pionnier dans le domaine.

Ce second souffle a bénéficié en premier lieu à Phytomer, la griffe phare aux actifs marins créée en 1972. Diffusée dans 10 000 points de vente (instituts, spas, thalassos) à travers 80 pays, dont 400 en France, elle a donné le signal en 2012 avec le lancement de la crème anti-âge Pionnière XMF au sucre marin issu de la biotechnologie marine (visuel ci-contre). Une première selon la marque.

Depuis, une ligne a vu le jour et enregistre de belles performances : selon la responsable, elle est numéro un des gammes Phytomer et la crème Pionnière XMF constitue sa meilleure vente en valeur. Dans la foulée, tous les packagings ont été refondus, et quatre à six nouveautés sortent chaque année. Un soin antirides et antitaches, Pionnière XMF White, arrive actuellement dans les points de vente. De quoi hisser l’image de la marque, renouer avec la communication et nourrir ses ambitions internationales. « En France, notre objectif est d’accélérer notre croissance sur le marché du spa. A l’étranger, nous avons ouvert récemment la Côte d’Ivoire, le Mexique et le Kazakhstan. Nous serons bientôt implantés à l’Ile Maurice et en Algérie, et nous sommes à la recherche de partenaires pour la Colombie et le Chili », poursuit-elle.

Outre l’innovation technologique, le renouveau de Phytomer s’est appuyé sur la valorisation de la technique professionnelle – soins et produits – afin de convaincre de nouveaux partenaires et de booster son développement. Aujourd’hui, la ligne se compose de 90 produits à la vente, plus une cinquantaine de produits réservés à la cabine, chose rare sur le marché. Par ailleurs, sa direction a misé sur le développement du digital, induisant ainsi de nouvelles façons de travailler. «Nous avons créé un site moderne, mis en place une plateforme de formation en ligne, institué un système de vente par click & collect : les clients commandent les produits en ligne et viennent les chercher à l’institut. Le digital est un apporteur de business et de service pour nos partenaires physiques», détaille Mathilde Gédouin-Lagarde.

Phytomer n’est pas la seule bénéficiaire de ce vaste chantier. Tout récemment, le groupe s’est attaqué au renouveau de sa marque Fleur’s. Nouveaux packs, nouveau logo, nouvelle communication… : le mouvement est lancé. Créée en 1998, cette griffe confidentielle aux extraits floraux signe une quarantaine de produits. Elle est diffusée pour l’instant dans quelque 150 instituts et spas en France où elle réalise les trois-quarts de son chiffre d’affaires. Objectif poursuivi ? Insuffler davantage de féminité, de sensualité et de valorisation dans ses codes, tout en restant fidèle à son image. Le changement dans la continuité : un mode opératoire qui semble convenir au groupe malouin.

Anne Autret