Dix ans déjà ! Dix ans que la thalasso Previthal est sortie de terre à Granville, faisant de la « Monaco du Nord », l’autre destination thalasso en Normandie, à quelques encablures seulement de la Bretagne et de la Côte d’Emeraude. Avec un chiffre d’affaires de 7,7 millions d’euros en 2023 (5,1 millions pour l’activité thalasso et spa, 2,6 millions pour l’hébergement et la restauration), versus 4,2 millions en 2018, le Petit Poucet de la Manche a connu une croissance régulière ces dernières années. Selon Emmanuel Boireau, qui dirige l’établissement de 80 salariés depuis l’automne dernier, son chiffre d’affaires s’est accru de plus de 4% en 2023 par rapport à l’exercice précédent. « L’année 2024 démarre sur un premier trimestre record », indique Emilie Morin, la responsable commerciale. Le taux d’occupation de l’hôtel**** de 76 chambres (prix moyen de la nuitée : 147 €) ? Sa moyenne annuelle s’établit à 75 % en 2023. Quant aux cures de six jours, elles représentent 30% du nombre de séjours (de 1 à 6 jours) vendus l’année dernière et 34% en valeur. Un chiffre qui va croissant, grâce au recrutement régulier d’une nouvelle clientèle en quête de bien-être et à un taux de fidélisation qui ne cesse de s’améliorer. « Le segment hébergement + cure prend le dessus, aujourd’hui, sur l’hébergement sec », précise-t-elle.

Un travail marketing et commercial de fond

Il faut dire qu’un travail de fond est à l’œuvre au centre Prévithal, afin de hisser le niveau de ses prestations et de son offre, tout en maintenant un bon rapport qualité-prix, et d’aller chercher de nouveaux clients en France et à l’étranger (Belgique, Pays-Bas, Allemagne). Valorisation de la restauration (le restaurant est labellisé Maître Restaurateur depuis 2019), montée en gamme de l’offre thalasso et spa, amélioration de l’accueil en chambre, mise en œuvre d’une stratégie promotionnelle offensive (ventes flash, promotions sur le net…), focus commercial auprès des Comités d’Entreprises : différents leviers marketing et commerciaux ont été actionnés par la direction ces dernières années. Et continuent de l’être, comme la rénovation prochaine du restaurant et du hall d’accueil, pour y apporter une touche plus design et chaleureuse.

Il y a un an, un chargé de marketing et de communication, Simon Saussaye, a également été recruté, avec pour mission – notamment – d’améliorer la présence et le référencement de Prévithal sur les réseaux sociaux et le net. De quoi booster la notoriété et la fréquentation de cette thalasso au format intimiste*, qui bénéficie d’un très bel environnement face à l’île de Chausey et d’une liaison ferroviaire directe avec Paris. « On ne le sait pas encore suffisamment, mais Granville est une très jolie ville, festive et animée, qui vit toute l’année avec son port et sa ville fortifiée, son carnaval, ses festivals de musique, le Musée Dior, ses commerces… », fait observer Simon Saussaye, qui a travaillé à l’office de tourisme avant de rejoindre l’établissement.

Deux grands chantiers en 2024

En 2024, deux grands chantiers sont au calendrier de la nouvelle direction. Côté thalasso et spa, tout d’abord, l’objectif est de continuer à enrichir l’offre, tout en affinant et en clarifiant le contenu des séjours thalasso d’un point de vue marketing. « Au fil du temps, nous sommes montés en gamme au niveau de la construction des cures. Nous y avons introduit davantage de modelages, nous injectons également des nouveautés tous les ans et nous avons démarré des collaborations avec des experts, que nous souhaitons multiplier », explique Carole-Anne Coudert, responsable thalasso et spa. Depuis peu, des séances de sophrologie figurent ainsi à la carte et dans de nombreuses cures. La cure Bio Marine (4 jours, 16 soins, à partir de 1087 € en demi-pension, chambre double classique) et l’escapade Plénitude Bio (2 jours, 6 soins, à partir de 500 €) ont également été lancées cette année, suite au référencement de la marque de cosmétique bio Estime & Sens aux côtés du partenaire historique Thalgo. Trois exemples parmi d’autres.

Développer les cures de thalasso santé

Par ailleurs, la direction entend s’appuyer sur son histoire et un atout majeur, l’Ecole du Dos de Granville, pour revisiter ses cures « santé » existantes et déployer d’autres programmes de soin autour de cette thématique. Un retour aux sources et à l’ADN de Prévithal (contraction de prévention, vitalité et thalassothérapie), créé il y a dix ans par Franck Lebon et deux associés exerçant ou ayant exercé au centre de rééducation fonctionnelle de Granville**. Depuis le début, une cure Ecole du Dos® de six jours et 25 soins est proposée à la thalasso (à partir de 1592 € en demi-pension et chambre double classique). Encadrée par le kinésithérapeute Thierry Fischer, qui intervient également au centre de rééducation, cette cure-phare très riche en soins et en ateliers kiné repose sur une approche personnalisée. A l’avenir, d’autres séjours axés sur les troubles ostéo-articulaires, la fibromyalgie, les troubles du sommeil ou encore le burn-out devraient venir enrichir l’offre, explique Carole-Anne Coudert.

Prévithal candidat au label Clé Verte

Dans un autre registre, Prévithal est engagé dans une démarche de développement durable, comme de nombreux hôtels et centres de thalasso en France. « Nous avons candidaté au label Clé Verte en 2024 », dévoile Emmanuel Boireau. Restauration privilégiant l’approvisionnement local et les produits frais de saison, suppression des objets en plastique à usage unique, claquettes recyclables fabriquées en France à partir de produits recyclés, utilisation de cosmétiques certifiés bio au spa, mise à disposition de produits d’accueil détenteurs de l’Ecolabel dans les chambres, mise en place d’un partenariat avec l’association Unisoap pour recycler les savons (40 kg renvoyés en 2023), calorifugeage des canalisations dans la sous-station, maîtrise des dépenses d’énergie… Des actions sont menées à tous les niveaux, afin de réduire l’empreinte carbone de l’établissement et de préserver l’environnement, dans les limites de la capacité d’investissement du groupe.

Un groupe de 3 établissements et d’autres projets

Un groupe en plein développement et qui trace, pas à pas, son chemin dans le secteur du tourisme et du bien-être… Parallèlement à Prévithal, l’entreprise présidée par Franck Lebon a en effet repris l’hôtel du Musée*** à Granville (21 chambres) en 2021, grosse rénovation à l’appui. En 2022, c’est l’hôtel du Tribunal*** (22 chambres), à Mortagne dans le Perche, qui a rejoint son portefeuille. Prochaines étapes : l’ouverture d’un hôtel & spa de 80 chambres à Fécamp, et la construction ex-nihilo d’une thalasso à Boulogne-sur-Mer adossée à 120 chambres d’hôtel. Un projet qui devait voir le jour initialement en 2020 et qui a été repoussé au-delà de 2025.

A Fécamp, la rénovation totale de l’hôtel Normandie démarrera dans les prochains jours. Et sauf contretemps, l’établissement devrait accueillir ses premiers clients en 2026 après le doublement de sa capacité d’hébergement, la création d’un spa et d’un vaste espace d’hydrothérapie, ou encore l’aménagement d’un restaurant en rooftop. « Le point d’union entre ces différents établissements, c’est le bien-être et la qualité de la restauration », résume Emmanuel Boireau. Voilà pourquoi le groupe est en train de se structurer et qu’Olivier Bena a cédé sa place à la tête de la thalasso pour prendre la direction générale de l’ensemble. Prochaine échéance : l’adoption d’un nouveau nom et d’une nouvelle identité de groupe, sur lesquels planche l’équipe avec l’aide d’une agence.

Anne Autret (crédit photos : Prévithal et Anne Autret)

* La thalasso & spa occupe 850 m². Elle se compose de 29 cabines de soins (dont 20 dédiées aux soins de thalasso), d’un petit espace marin avec sauna, hammam et bassin équipé de 10 ateliers aquatiques (ouvert jusqu’à 21H30 pour les personnes hébergées), et d’une salle de sport.

** L’Ecole du Dos est une méthode et une marque déposées par le centre de rééducation fonctionnelle de Granville (Le Normandy). Ce centre de renom a donné naissance en 2013 à la thalasso Prévithal sous l’impulsion de Franck Lebon, qui dirige encore Le Normandy, du Dr Jean-Luc Isambert et d’Alain Barteau (l’ex-directeur du centre). Jusqu’alors, les soins de bien-être et de thalasso étaient dispensés au centre, en dehors des heures consacrées aux patients. Aujourd’hui, la thalasso Prévithal est présidée par Franck Lebon et contrôlée majoritairement par le dirigeant et ses deux associés.