Construction d’un hôtel, agrandissement du spa, aménagement du parc thermal : les projets ne manquent pas aux Bains du Val d’Illiez. Inauguré en 2010 dans le Valais suisse après une rénovation totale, l’établissement est le dernier-né des centres thermaux de la région. Le plus intime, aussi, en termes de capacité d’accueil. Ancré au fond de la vallée, dans un environnement de verdure et de montagne, il se compose de quatre résidences de tourisme, des Bains à proprement parlé (visuel), d’un spa, d’un restaurant et d’un snack. Et son calendrier est plutôt chargé dans les prochains mois.

L’objectif du groupe familial à la tête du site, par ailleurs propriétaire des terrains et de la source ? Continuer à capter la clientèle locale et suisse, qui représente 50% environ de la fréquentation des Bains, tout en développant la clientèle touristique et familiale en quête de bien-être et d’activités sportives (VTT, randonnées, ski, activités de montagne…). Pour y parvenir, sa direction table sur la situation géographique du complexe, à 25 minutes en voiture de Montreux et à 8 Kms de Champéry, petit village de montagne relié par télésiège au domaine skiable des Portes du Soleil. Une localisation qui draine déjà une part importante de la clientèle.

Le groupe peut aussi compter sur l’eau thermale qui alimente les Bains. Riche en souffre, en magnésium et en calcium, elle prend sa source aux Aiguilles Rouges, côté français, et est recommandée pour les problèmes de peau et les troubles articulaires et musculaires. Sans oublier la petite rivière d’eau thermale 100 % naturelle (non filtrée), qui jaillit à 29° au coeur du complexe et qui a été aménagée pour que l’on puisse s’y baigner (visuel). « C’est unique en Suisse », assure Véronique Biguet, la directrice du site.

Premier acte : un hôtel au design traditionnel ouvrira bientôt ses portes à proximité immédiate des Bains, centre névralgique de ce domaine de 110 000 m² qui génère un chiffre d’affaires d’environ trois millions de francs suisses. Trois ou quatre étoiles ? Rien n’est encore décidé. Des négociations sont en cours avec différents groupes hôteliers, sachant qu’un niveau 4**** requiert un degré de services équivalent en matière de restauration, d’offre de loisirs sur place, etc., ce qui n’est pas forcément le cas aujourd’hui.

L’inauguration de cet établissement tout en bois est prévu pour la fin 2014 ou pour début 2015. « Il y a un manque cruel d’hébergement touristique en Suisse, explique Véronique Biguet. Lorsque l’hôtel aura ouvert, le site offrira une capacité de 110 appartements, répartis dans quatre résidences 3*** supérieur, et une centaine de chambres, ce qui fera de nous l’un des plus gros hébergeurs du secteur ».

Dans le même temps, des travaux vont être lancés pour agrandir le spa, ouvert en 2012. Aujourd’hui, celui-ci se compose de quatre belles cabines de soins secs (dont deux duos) ouvertes sur l’extérieur (visuel du dessus), d’une salle de détente (visuel ci-contre) et d’un espace de vente équipé d’un nail bar (marque partenaire : OPI).

Demain, il sera directement accessible de l’hôtel grâce à des travaux d’extension qui vont doubler sa surface et faire passer à dix le nombre de cabines. «Nous allons y créer une zone humide avec baignoires balnéo, douches à jets, douches sous affusion…», détaille Véronique Biguet. But poursuivi : capitaliser sur les vertus de l’eau thermale et sur cet espace bien-être qui s’étendra alors sur environ 1800 m². «L’idée, c’est de mettre en avant notre activité spa pour nous démarquer de la concurrence directe», note-t-elle. Ce chantier devrait être bouclé en 2015. Après avoir démarré avec Cinq Mondes, le spa fonctionne en partenariat avec les marques Terraké (groupe Thalgo) et Too Fruit pour les soins enfants (à partir de 5 ans). Mais Terraké devrait être déréférencée au profit d’une marque suisse et d’une griffe de renommée internationale. Notoriété oblige.

Une série d’aménagements est également envisagée dans la partie Bains pour augmenter sa capacité d’accueil et étoffer les prestations. Actuellement, l’espace balnéo se compose d’un bassin intérieur et extérieur en eau thermale (34°) équipé de cols de cygnes, de banquettes bouillonnantes, etc., d’un espace de détente (avec hammam, sauna, tylarium) et de la rivière d’eau thermale naturelle. Entrée adulte de base : 22 CHF les trois heures. Les jeunes enfants sont admis mais sont assujettis à un code de bonne conduite. «Il s’agit d’un lieu haut de gamme, nous ne voulons pas qu’il soit assimilé à une piscine», explique la directrice. Un positionnement adapté à une clientèle adulte, un peu moins à une cible familiale… «La capacité d’accueil des Bains peut atteindre 1500 personnes par jour, mais nous veillons à ne pas dépasser 450 à 500 personnes en instantané», précise-t-elle.

D’ici à 2015, un bassin de nage en eau thermale devrait être creusé en plein air, à la place d’un court de tennis. L’aménagement d’une grotte le long de la rivière thermale et d’un sauna extérieur figurent également au programme. Dans un autre registre, un ancien chalet situé dans l’enceinte du parc pourrait être réhabilité en salle de séminaires. Côté activités, des cours d’Aquabiking seront proposés à partir de cet été dans la rivière thermale, en plus des cours d’Aquagym, d’Aquasenior et de natation existants. Il est également question de créer une petite salle de cardio-training en liaison avec l’hôtel. A plus long terme, les propriétaires des Bains du Val d’Illiez caressent le rêve de bâtir un centre thermal médicalisé, centré notamment sur la récupération sportive. Il prendrait place dans le premier bâtiment sorti de terre il y a 30 ans et aujourd’hui fermé au public. Mais ça, c’est une autre histoire…

Anne Autret (crédit photos : Ludovic Di Orio)