Il en aura fallu du temps pour lui offrir une deuxième jeunesse : deux ans de travaux, plus une crise sanitaire au passage ! Après avoir fermé en décembre 2019 et déménagé dans un espace éphémère, l’Institut Sothys s’apprête à rouvrir ses portes le 30 mars prochain, au 128 rue du Faubourg Saint-Honoré. C’est à cette adresse prestigieuse que le groupe dirigé par Christian Mas a aménagé son flagship parisien en 1985. Près de 30 ans plus tard, il y a gagné en espace et en standing, accompagnant ainsi la montée en gamme et la « spa-ification » de la marque. Montant de l’investissement ? Près de 2 millions d’euros.

Désormais, la vitrine internationale du groupe Sothys s’étend sur 800 m² et trois niveaux (contre 380 m² sur deux précédemment). En plus de la boutique et de l’institut, elle abrite ses bureaux parisiens et la Sothys Academy, l’école de formation ainsi rebaptisée, qui a été rapatriée au 128. Situé au 1er niveau, ce centre de formation international – à la décoration très épurée – se compose de trois salles de formation (modulables) permettant d’accueillir 24 praticiennes en même temps, d’un showroom, d’une salle de réception (jusqu’à 40 personnes) et de deux studios digitaux pour les formations à distance. Il est destiné aux instituts et spas hôteliers partenaires de Sothys, mais aussi de Beauty Garden et de Bernard Cassière, les deux autres marques du groupe corrézien. A noter qu’une deuxième Sothys Academy est implantée à Brive, le siège du groupe, pour le pôle Sud-Ouest.

Côté retail et soins, le parcours client démarre au rez-de-chaussée de l’immeuble hausmannien, dans une boutique de 50 m² ouverte sur la rue. Tons blanc et gris anthracite surlignés de touches dorées, lustre monumental en porcelaine créé pour les lieux : le design – signé du studio Kompa – est sobre mais luxueux ; il trouve son inspiration dans le pot en porcelaine Bernardaud de la Crème 128, LE soin premium lancé en 2016. Un ascenseur privé mène au premier étage, où est aménagé l’institut Sothys. Une fois le rituel de bienvenue (serviette rafraîchissante, tisane, chaussons) réalisé au salon 128 (visuel ci-dessus), les soins sont délivrés dans trois vastes salles de soin polyvalentes (dont 1 duo), baignées de blanc et aménagées dans le même esprit que la boutique (visuel ci-dessous). Une vraie rupture : jusqu’ici, l’institut se composait de 11 cabines beaucoup plus petites et non polyvalentes.

Pour renforcer l’intimité des lieux, un voilage blanc est tiré autour du lit pendant le soin, tandis qu’une vidéo invite à l’immersion, avec la diffusion en simultané des images des Jardins Sothys, propriété familiale ouverte au public à Auriac, dans le fief corrézien. Un luxe d’espace ponctué, ici encore, de références au mythique pot de la crème 128 (faïence « bosselée » sur le mur, touches dorées…). La carte ? Elle ne change pas, mais les prix montent aussi d’un cran : 195 € le soin Traitement Intensif (1H15), contre 165 € précédemment.

Ce nouveau flagship devrait servir de levier d’image et de développement à la marque, qui collectionne déjà les belles adresses dans les hôtels 4 et 5 étoiles. Aujourd’hui, elle est implantée (via un spa Sothys) dans quelque 170 établissements, dont une centaine en France. Sa prochaine ouverture ? Le Grand Barrail*****, à Saint-Emilion. En parallèle, elle est également présente dans quelque 15 000 instituts et centres de beauté partenaires. Près de 60 ans (57 ans, exactement) après la reprise de la Maison Sothys par la famille Mas, la success story se poursuit donc sous l’impulsion de la troisième génération de dirigeants. En 2022, le chiffre d’affaires global du groupe s’élève à 52 millions d’euros, dont 32 millions générés par la marque Sothys à travers plus de 120 pays. Une situation qui devrait évoluer dans les deux prochaines années, avec le redéploiement de la griffe à l’export, notamment dans le nord de l’Europe et en Asie du Sud-Est, au Japon et en Corée.

Anne Autret (visuels : DR Sothys)