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Pari réussi pour le S.P.A.S

20 novembre 2015 1 commentaire

enghien-les-bains-spasPour leur deuxième édition, les Rencontres du S.P.A.S organisées par le syndicat professionnel ont réuni plus de 110 professionnels du spa, du thermalisme et de la thalasso à l’Auditorium d’Enghien-les-Bains (95). Le thème de la journée, cette année : miser sur la préventif, le spa, un acteur majeur ! Un sujet déjà abordé en 2014 mais qui n’a pas fini de nourrir réflexion et réalisations, tant il s’inscrit dans l’ADN du spa, de la thalasso, des centres de massages…

Jean-Jacques-GauthierComme l’année dernière, ce rendez-vous annuel était orchestré par Jean-Jacques Gauthier, président du S.PA.S (photo ci-contre), et Gilles de Frémicourt, secrétaire, avec le concours notamment de la Ville d’Enghien et du groupe hôtelier Barrière. Fidèle à sa volonté d’ouverture, il a donné la parole à des intervenants issus de différents univers : le thermalisme et le spa thermal avec Sylvain Sérafini, président du B’O Resort de Bagnoles de l’Orne, et Thierry Thomas, directeur des Thermes d’Allevard ; la sophrologie caycédienne avec Corinne Brillat, sophrologue enseignante à Sofrocay Paris ; le secteur de l’équipement avec Jean-Louis Portales, PDG d’Innovzen, qui est venu présenter son fauteuil de respiration 02Chair® ; le monde médical avec le Pr Jean Chazal, anatomiste et neurochirurgien, doyen de la faculté de médecine de Clermont-Ferrand – entre autres.

Le CEPIA en Auvergne

Un communiquant hors pair, à qui est revenu l’honneur d’ouvrir les débats. Et pour cause : à côté de ses nombreuses activités et casquettes, le Pr Jean Chazal est le promoteur du Centre Expérimental de Prévention Individualisée en Auvergne (CEPIA), un projet lancé il y a trois ans par le Conseil de Développement du Grand Clermont. Sa mission : mettre en œuvre une médecine nouvelle, fondée sur la médecine des 4 P (Prévention, Prédiction, Personnalisation, Participation), plus la Précision depuis peu. Cette initiative s’inscrit dans un objectif de santé publique et se veut accessible à tous : «il n’existe pas grand-chose de ce type en Europe et dans le monde. Les centres qui ouvrent sont à but lucratif, contrairement à nous », précise-t-il en évoquant notamment le centre R Révolution inauguré à Montpelliers il y a deux ans par l’équipe du Dr Jacques Desplan.

jean-jacques-gauthier-Pr-chazalFort de l’évolution rapide de la médecine (avènement de la médecine moléculaire, de la génomique, de la métabolomique…), ce défricheur travaille à l’aménagement d’un lieu équipé d’un plateau technique pointu où seraient effectués consultations et bilans de santé détaillés, assortis de prescriptions de programmes de prévention santé personnalisés. Ce centre a également vocation à délivrer des conseils en nutrition et en activités physiques, deux piliers de la prévention santé. Objectif visé ? Faire en sorte que le citoyen devienne acteur de sa santé, grâce à des gestes de prévention au quotidien, induisant un changement de comportement durable. «Nous envisageons de créer des unités décentralisées», indique le Pr Chazal.

Ce projet cautionné par l’Inserm, le CNRH (Centre de Recherche en Nutrition Humaine), ou encore l’Onaps (Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité) doit maintenant obtenir le feu vert définitif de la Région, des fonds européens et des différents organismes de santé (CNAM, CPAM, ARS…). Des discussions sont par ailleurs en cours avec des mutuelles et des entreprises privées – Michelin, Sanofi, Limagrain… Sans oublier le secteur thermal, bien implanté en Auvergne où il fédère 11 établissements. Car c’est l’autre originalité du CEPIA : dans l’esprit de ses initiateurs, celui-ci doit fédérer l’ensemble des partenaires potentiels, privés comme publics. Une première étude pilote devrait être menée en 2016 auprès de 1000 personnes. Ensuite, l’équipe se donne 12  à 18 mois pour ficeler le business plan dont l’enveloppe globale se chiffre à 5 ou 6 millions d’euros. Au-delà, l’ancien président de la Société Française de Neurochirurgie appelle professionnels de la santé et du bien-être à faire tomber les frontières et à travailler ensemble pour une meilleure prise en charge de la prévention santé en France. Revigorant !

Thermalisme et spa thermal

Sylvain-Sérafini-BO-Resort-®PhilippeDelvalAvec ses établissements conventionnés, ses cures «libres» et ses spas thermaux de plus en plus nombreux, le secteur thermal occupe une place de choix dans la promotion de la prévention santé. En Auvergne, mais également dans les autres régions françaises. Sylvain Sérafini, président du B’O Resort de Bagnoles de l’Orne (photo ci-contre), est intervenu à l’occasion des Rencontres afin d’apporter son analyse et son témoignage. «La demande pour prévenir son capital santé émerge fortement», note-t-il.

Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène et jouent en faveur de l’univers thermal : le stress et le rythme de vie auxquels sont soumis un nombre croissant de personnes, le vieillissement de la population, le développement des pathologies chroniques, cœur d’activité du thermalisme, la remise en question répétée de certains médicaments, l’augmentation du coût de la santé, l’intérêt de la population pour des médecines naturelles et alternatives, énumère-t-il. «Les clients font des arbitrages entre le devoir et le pouvoir prévenir. Le vivre vieux se double d’un impératif de vivre mieux». Prévenir avant d’être malade, pour différer les effets du vieillissement, pour favoriser un retour à la santé ou encore apaiser des épisodes de stress et de surmenage : telles sont les différentes pistes identifiées par le dirigeant. «Deux axes s’offrent à nous : la prévention positive, sans risque avéré, et la prévention protection face à un risque identifié», indique Sylvain Sérafini.

bo-residence-thermes-bagnolesA Bagnoles de l’Orne, l’activité thermale orientée phlébologie, rhumatologie et gynécologie cohabite depuis 2012 avec un spa thermal design (photo ci-dessous) qui draine une clientèle plus jeune et plus familiale dans la station normande. Et là aussi, le concept de prévention trouve sa place via des séjours et des packages intégrant des soins d’eau, des activités physiques (marche nordique…), des ateliers centrés sur le bien-être (accompagnement nutritionnel, sommeil, phytothérapie…), des soins esthétiques – pour le plaisir, l’estime de soi, la reconnexion avec son corps. «L’univers du spa thermal du B’0 Resort s’est défini autour des fondamentaux du thermalisme que sont l’eau naturelle minérale aux vertus avérées et l’expertise en hydrothérapie tirée de la médecine thermale», note-t-il.

Au-delà, la conception des protocoles et des séjours s’appuie sur sa situation géographique, au cœur de la Normandie verte. Autour des valeurs de naturalité et d’authenticité, et enrichie de l’apport de compétences additionnelles, donc. Un «mix» que connaît bien le secteur de la thalasso. «La formation est un enjeu majeur car la technicité des soins augmente : l’attente et la connaissance des clients nécessite que l’on se positionne comme experts-spécialistes du soin capables de faire, d’expliquer et de conseiller, y compris après le séjour», dit-il fort justement. Avant de conclure : «le spa prévention est plus qu’une mode, il répond à une véritable évolution sociétale (…). Il offre l’opportunité d’accroître la valeur des prestations, car elle est légitime et donc plus facilement acceptée par le consommateur, mais aussi de développer la durée des séjours et de le justifier».
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Surtout, bien respirer…

Thierry Thomas, directeur des Thermes d’Allevard (photo ci-dessous), a également apporté son témoignage pendant cette journée de conférences et d’échanges. La raison ? Depuis 2004, la petite station thermale d’Isère (4000 curistes/an) qu’il dirige s’est emparée du concept de médecine intégrative. A côté de la médecine thermale traditionnelle, Ayurveda, MTC, sophrologie, naturopathie, hypnose, somatothérapie s’invitent donc dans cet établissement spécialisé en rhumatologie et dans les voies respiratoires, où sont proposées des cures dédiées à la gestion du stress ou à la fibromyalgie.

Thierry-Thomas-allevardCe dirigeant 2.0 travaille aussi sur la cohérence cardiaque (*), une méthode de respiration qui permet de rééquilibrer le système nerveux autonome, de ce recentrer et d’augmenter la résistance au stress, notamment. Il est à l’origine d’une application « toute simple et sans prétention », dit-il, accessible gratuitement sur le net et qui dépasse 320 000 téléchargements depuis son lancement en 2012.

Son nom : le RespiRelax. «Au-delà de ses évidentes implications médicales, la cohérence cardiaque est utilisée par les militaires, dans la formation entre autres des pilotes de chasse, et par les sportifs de haut niveau,  rappelle-t-il. RespiRelax permet de tisser des liens solides avec nos curistes. De retour chez eux, ils peuvent poursuivre un soin que nous leur avons enseigné lors de leur séjour à Allevard. L’impact sur la fidélisation n’est pas neutre du tout».

Imaginée sans gros moyens, une bonne idée et 2000 euros, cette application permet par ailleurs à l’établissement d’avoir un pied dans le thermalisme 2.0. Un outil hi tech différenciant, porteur d’image et de rajeunissement pour les Thermes d’Allevard.

Anne Autret

(*) Pour entrer en cohérence cardiaque, il suffit de respirer 6 fois (6 inspirations/expirations) par minute pendant 3 à 5 minutes, trois fois par jour de préférence.

 

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