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Rencontres du SPAS : le bonheur est dans le travail !

17 novembre 2016 1 commentaire

rencontres-spas-2016Il y a des conférences boîtes à outils – elles sont très utiles – et des conférences dont on sort nourris intellectuellement. Depuis trois ans, les Rencontres du S.P.A.S (Syndicat professionnel des Activités de Spa) se sont fait une place dans cette deuxième catégorie. Après un focus sur les tendances lourdes du futur en 2014 et un autre sur la prévention santé en 2015, le bien-être au travail était au cœur de cette troisième édition organisée par le syndicat professionnel avec le soutien de la Ville d’Enghien-les-Bains.

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Pour évoquer ce sujet, le S.P.A.S a fait appel à deux têtes pensantes : Vincent Aubin (photo), agrégé de philosophie, qui enseigne la logique et la philosophie politique à l’EMD Marseille, et Michaël Shanks, qui enseigne l’éthique et le management au sein de la même école de commerce et de management.

Aristote, l’écrivain Joseph Kessel ou encore Yves Clot se sont ainsi invités à Enghien-les-Bains, le temps d’une journée animée par Jean-Jacques Gauthier, président du S.P.A.S. Avec, au cœur de la réflexion, une incitation à réfléchir sur la façon dont une entreprise peut faire émerger le bien-être au travail afin de lutter contre l’absentéisme, prévenir les risques psycho-sociaux, mais aussi motiver ses équipes et les intégrer dans un projet commun. En effet : comment transmettre du bien-être sans être bien soi-même…?

La matinée a été dense en termes de contenu et a remis l’homme au centre de l’entreprise. Création de sens, élaboration de liens, reconnaissance des savoir-faire, valorisation et légitimation des métiers… Premier à prendre la parole, Vincent Aubin a convoqué les philosophes grecs, la littérature et la psychologie du travail pour appeler – notamment – à l’exercice d’un management assumé, qui fasse sens et «qui libère la capacité de travailler au service des métiers et des personnes pour qu’elles puissent les exercer ». « Il est essentiel de ne pas maltraiter l’élaboration professionnelle des salariés. Sinon, on produit de la souffrance au travail », a-t-il insisté. Avant de conclure : « les gens ont un besoin vital de reconnaissance. A travers nos actes, nous agissons pour être reconnus comme une partie honorable d’une communauté humaine (…). Appliqué au management, cela signifie que quand je confie une tâche à un employé, je lui assigne une manière de prendre une place dans le monde. En contrepartie, je dois reconnaître la peine qu’il se donne, valider ses efforts, entendre ses problèmes, lui accorder mon attention et ma considération. C’est ainsi que je peux libérer ce qu’il y a de bon en lui».

photo-michael-shanksEn écho à cet exposé à la fois clair et inspirant, Michaël Shanks (photo) a évoqué le rôle de l’éthique au sein de l’entreprise, en citant notamment les vertus du roi Salomon (prudence, tempérance, courage, justice) et en émaillant ses propos d’exemples concrets. «L’erreur serait de penser que l’éthique est un ingrédient que l’on rajoute, comme le sel et le poivre, à un projet technico-financier pensé dans ses grandes lignes et déjà prêt à «consommer». Dès que l’on réfléchit aux finalités, à la raison d’être des processus de l’entreprise, on est déjà en train de faire de l’éthique», écrit-il.

Cet enseignant-consultant a également insisté sur le nécessaire épanouissement de la personne, l’importance du capital humain et intellectuel, sur la «somme des excellences des collaborateurs» qui constituent la véritable richesse de l’entreprise et qui contribuent à assurer sa pérennité. Il a aussi parlé de l’entreprise qui sait où elle va et qui grandit en même temps que ses employés, grâce à eux, en se fixant des objectifs réalisables. De l’entreprise envisagée comme une «entité apprenante» où les salariés peuvent se former, évoluer, développer leurs talents et les mettre en retour au service de la collectivité. «Le rôle du responsable est de cadrer chaque employé et de se demander ce qu’il va pouvoir lui donner, comment il va pouvoir l’aider à se développer», a-t-il encore souligné. Histoire de créer un cercle vertueux propice au bien-être des salariés, au développement de l’entreprise. Et à la création de richesses financières.

celine-prudhommeAfin d’apporter une note opérationnelle à cette journée, plusieurs exploitants de spa et de thalasso sont venus témoigner des mesures mises en place dans leurs établissements : Luc Andrillon, fondateur du Sabaï Thaï Spa à Orléans, Marianne Angelopoulou, qui a impulsé la création d’un centre de thalasso et d’un spa au sein du groupe hôtelier familial Aldemar, Gilles de Frémicourt, directeur de l’espace thermoludique Royatonic à Royat et secrétaire du S.P.A.S.

Ainsi, une réflexion a été engagée il y a cinq ans à Royatonic, afin d’apporter une réponse aux troubles musculo-squelettiques et au turn-over qui nuisait à la cohésion de l’équipe. Et, in fine, à la qualité des prestations. Dans cet établissement qui emploie une trentaine de personnes, l’épanouissement de la personne humaine figure désormais, noir sur blanc, dans la fiche de mission de chaque salarié. Tous les jours, un atelier de wellness de 30 minutes est organisé sur les horaires de travail, raconte Céline Prudhomme, la spa manager (notre photo). Ces ateliers sont organisés en concertation avec l’équipe. «Nous avons formé nos hôtesses d’accueil aux massages du monde et c’est l’une de nos masseuses qui s’en est chargée. Cela a permis de consolider les liens et de créer des échanges entre ces deux métiers. Le bien est contagieux », a également indiqué Gilles de Frémicourt.

melomindLes Rencontres du S.P.A.S se sont terminées par la remise du trophée Tech’n Spas, organisé pour la première fois en partenariat avec le magazine Aquae (Editions Palindrome). Décerné par un jury de professionnels, ce trophée récompense un équipement innovant dans le secteur du spa et du bien-être. Pour cette première édition, sept sociétés ont fait acte de candidature. Le prix du jury a été remis à RKF pour la conception de son tissu éponge multi-usages à structure alvéolée Timeless, qui revendique haute capacité d’absorption, économies de lavage, durée de vie augmentée et infroissabilité.

Quant au prix Tech’n Spas, il a été attribué au casque anti-stress Melomind (notre photo), développé par la start up myBrain Technologies en partenariat avec l’ICM (Institut du cerveau et de la Moelle épinière). Fondé sur la neurotechnologie et l’apprentissage cérébral (neurofeedback), ce casque audio est équipé d’électrodes qui mesurent et analysent en temps réel les ondes cérébrales. MyBrain Technolgies l’a couplé à une application de coaching à la relaxation, afin d’entraîner le cerveau à la détente. Les séances durent de 5 à 15 minutes et le casque peut s’emporter partout : novateur et pratique.

Deux produits pilotes seront testés à partir de mars auprès du grand public, pour une commercialisation prévue en septembre 2017 en France, puis en Europe et aux Etats-Unis. Mais cette nouvelle technologie brevetée à l’international offre bien d’autres possibilités de développement – autour de la concentration, de la gestion des émotions, de la mémoire -, et ses créateurs planchent déjà sur des solutions destinées à un usage professionnel notamment dans les spas, les thalassos et les centres de bien-être. MyBrain Technologies a été fondée en 2014 par Thibaud Dumas et Yohan Attal. Tous deux sont titulaires d’un doctorat en neurosciences.

Anne Autret

1 commentaire »

  • Hana Cathala :

    J’étais enchantée de cette rencontre (même si un embouteillage monstre m’a forcée à entraîner ma patience, en faisant 40 km de mon domicile à Enghien les Bains en 3h30!), et je remercie les organisateurs pour la richesse des échanges. Ayant les dimensions humaines, l’événement m’a permis de rencontrer mes relations anciennes et partager la joie de nous revoir et de constater nos évolutions, et également de rencontrer les nouveaux contacts, dont certains sont devenus déjà des partenaires professionnels depuis.

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