Une cure de jeunesse pour Emeria Dinard
Rénovation d’Emeria Dinard (Forstyle Hotels Collection), c’est parti ! Cet hiver, une première phase de travaux a été réalisée au sein de l’établissement désormais détenu par For-Bzh, la family office du groupe rennais Samsic, afin de lui donner un nouveau souffle et de hisser encore un peu plus haut le niveau des prestations. Un vaste chantier, emblématique des ambitions des actionnaires et de la nouvelle direction emmenée par Bruno Vilt. « Initialement, nous avions prévu de fermer l’établissement en octobre 2022 et de réaliser l’ensemble des travaux sur six mois. Mais étant donné leur ampleur, et compte tenu des problèmes d’approvisionnement et de disponibilité des entreprises, nous avons préféré les repousser et procéder en deux temps », explique le dirigeant (photo ci-dessous).
C’est par le lifting des chambres situées côté mer que le top départ a été donné cet hiver, sous la houlette de l’agence rennaise Wunder Architectes. Le chantier a duré quatre mois et donne, d’ores et déjà, un aperçu de ce qui attend la clientèle à partir de 2024, lorsque l’intégralité du projet aura été mené à son terme. Dès la sortie des ascenseurs, les parties communes donnent le ton avec la confortable moquette imprimée de coquillages, les murs habillés d’un bardage en bois, les affiches aux tonalités « bord de mer » et les couleurs pastel qui confèrent aux lieux un esprit balnéaire et « comme à la maison ». Une ambiance cosy et « vacances » règne également dans les chambres, avec leurs tons taupe et vert pastel, la sélection d’objets de déco, la banquette recouverte d’un tissu rayé beige et crème, les livres et romans mis à la disposition des résidents… Au total, 103 chambres refaites à neuf (contre 106 auparavant) et 3 suites supplémentaires, offrant toutes une vue absolument magnifique sur la Manche.
La suite des travaux devrait intervenir en octobre prochain, fermeture de l’établissement pendant six mois à la clé. Accueil, bar, restaurant, thalasso, spa, parties techniques (plus de 7,5 millions d’euros budgétisés rien que pour ce poste), la transformation porte sur l’intégralité du site. Seul le rajeunissement des 64 cottages (situés côté jardin) et l’extension du restaurant Arsaour attendront une année supplémentaire. L’idée ? Redistribuer l’espace pour gagner de la place sur les espaces perdus, y injecter une ambiance cosy pour renforcer l’esprit « lieu de vie ». Et apporter encore plus d’expertise à la thalasso et au spa…
Ainsi, le hall d’accueil au format XXL va être restructuré pour laisser plus de place à la boutique actuelle et inviter à la détente autour d’une cheminée et d’espaces canapés. L’accueil de la thalasso et du spa déménagera à l’entrée de l’établissement, en face de l’accueil de l’hôtel, comme par le passé. L’espace ainsi libéré permettra d’agrandir le bar, qui sera entièrement réaménagé et redécoré. « Le restaurant et le bar ont déjà été rénovés en 2018. Avec sa vue incroyable sur la mer, le bar est un pôle important que nous souhaitons encore valoriser. Nous allons redonner de l’espace à nos clients en l’agrandissant, et la petite bibliothèque va être allouée au restaurant pour ajouter une vingtaine de couverts », explique le responsable.
La thalasso et le spa – 2800 m² au total – ne sont pas en reste… En plus de la rénovation des cabines de soin et du changement des équipements hydro au niveau 0, le niveau -1 va être entièrement restructuré. Au programme : la création de deux cabines de soin, le déplacement de la salle de sport et l’aménagement d’une « plage » intérieure, la transformation de la piscine intérieure avec création d’un parcours marin et d’une ligne de nage… Le parcours marin actuel ? Il deviendra un bassin de soin dédié aux animations dynamiques (Aquabike, Aquajump…), en complément du bassin de soin actuel, qui sera réservé aux activités plus calmes (Aquarespiration…). C’est à ce niveau, également, que l’on retrouvera le hammam et le sauna, ainsi qu’une salle de repos.
Quant à l’espace spa à proprement parlé, il va tout simplement faire l’objet d’une extension. « Nous sommes pleins tout le temps, nous n’avons pas assez de place », note Florence Rouah, la directrice de l’institut et du spa (photo ci-dessus). Aujourd’hui, les soins esthétiques et les massages sont réalisés dans 9 cabines situées au niveau 0 de l’établissement, aux côtés des cabines de thalasso. Demain, les clients auront accès à un espace supplémentaire, grâce à la construction – en cours – d’un nouveau bâtiment dans le parc de 3,5 ha (11 000 m² sont exploités actuellement). Ancré face à la mer, il se composera d’un bassin extérieur de 60 m² (parcours marin) et d’un spa de 350 m² (2 cabines doubles au rez-de-chaussée, 4 simples au niveau inférieur) centré sur la minceur et l’anti-âge high tech.
De quoi donner une nouvelle respiration à Emeria Dinard et enrichir l’offre de soins, sans pour autant bousculer et révolutionner l’existant. « Notre ADN, c’est la thalasso. Nous nous inscrivons totalement dans la lignée de ce qui s’est bâti précédemment, sous l’impulsion de Marie-Claire Bélien et de Joëlle Colin. Nos programmes de soins sont tous des programmes experts, conçus avec l’aide de spécialistes et de médecins. Nous essayons juste de les renforcer en ajoutant des soins et des ateliers qui vont sublimer les cures, sans poudre aux yeux. C’est la même chose pour les soins spa. Nous souhaitons y apporter une expertise technique supplémentaire, pour sublimer et compléter l’expertise de nos équipes », analyse la responsable.
Des exemples ? D’ores et déjà, un kobido du visage et un soin Fascia Bien-Etre ont rejoint la carte de soins cette année. L’établissement est également devenu centre expert LPG et s’est équipé d’un appareil Oligocheck. Autant de prestations que l’on retrouve en 2023 dans certaines cures : Oligocheck et LPG dans la nouvelle parenthèse Cap minceur, Fascia Bien-Etre dans la parenthèse Bain de Jouvence… De la même façon, un coach sportif devrait être recruté en 2024, pour proposer un accompagnement personnalisé et intégrer le sport dans les cures.
Grâce à cette véritable mue, la direction d’Emeria Dinard entend s’ouvrir plus largement à la population locale et séduire une clientèle plus jeune, tout en conservant sa clientèle traditionnelle de curistes. Aujourd’hui, celle-ci représente 45% de la fréquentation versus 45% pour la clientèle loisirs et 10% pour les séminaires. L’objectif est de maintenir cet équilibre en actionnant les différents leviers à sa disposition, à commencer par une politique tarifaire qui leur soit favorable (retour du early booking, etc.). « Le taux d’occupation de nos chambres s’établit à 70% ou 75%. Nous sommes souvent pleins le week-end ; dès qu’il fait beau, notre clientèle loisirs vient toute seule. Si nous voulons aller chercher de nouveaux clients, nos axes de développement sont sur la semaine. Les curistes constituent un segment prioritaire, car c’est une clientèle fidèle, qui consomme dans l’établissement et qui reste plus longtemps (3,5 jours en moyenne). Nous en avons momentanément perdu en sortant du groupe Accor, peut-être parce qu’ils avaient du mal à nous trouver et qu’ils avaient besoin d’être rassurés. Mais ils reviennent et nous avons passé un palier en ce début d’année 2023. Nous allons également créer une salle de séminaire supplémentaire », détaille Bruno Vilt.
Tous ces projets – et d’autres encore – devraient devenir réalité en avril 2024, à la réouverture du site. Ensuite, restera à agrandir le restaurant Arsaour (en gagnant sur la terrasse) et à rajeunir les cottages de la résidence hôtelière (Aile Emeraude) pour clôturer cet ambitieux chantier. Montant de l’investissement ? « Deux fois plus que le projet envisagé par l’ancien propriétaire », lâche-t-il. Et c’est déjà beaucoup… !
Anne Autret (crédit photos : Alive Bretagne / Letiogre x Mark&Come / Ludivine Lecornec)
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