Cures Marines de Trouville, la renaissance
Elle n’avait pas accueilli de curistes depuis la fin des années 90. Au mois de février prochain, la thalasso de Trouville sortira de son long sommeil pour entamer une deuxième vie sous l’égide du groupe Accor. Pas moins de 40 millions d’euros ont été mis sur la table pour réhabiliter ce bâtiment classé, oeuvre de l’architecte Alexandre Durville, et pour mener à bien la rénovation des Cures Marines (Thalassa Sea & Spa) ainsi que la création d’un hôtel M Gallery 5***** de 103 chambres (dont six suites). L’occasion pour la «Reine des Plages» de renouer avec son histoire de cité balnéaire, démarrée en 1912 avec l’inauguration d’un fastueux casino et des « bains chauds » voisins.
«C’est la première fois que nous investissons dans un projet qui intègre une thalasso. Nous avons fait le choix de l’excellence, notre objectif est d’être la plus belle adresse près de Paris», annonce Jean-Paul Noury, président France du groupe Cofinance, actionnaire majoritaire de l’établissement. «Notre ambition est de devenir la destination thalasso, gastronomie et bien-être de la côte normande», confirme Emile Viciana, directeur général de l’hôtel et de la thalasso – ex-directeur du Sofitel Quiberon de 2001 à 2005. Le chef David Drans, qui a fait ses armes chez Alain Ducasse, signera la carte du restaurant. Voilà la concurrence prévenue… !
Planté sur les planches de Trouville, face à la mer, ce site de 6 500 m² a été entièrement repensé sous la houlette de Jean-Philippe Nuel (photo), à qui l’on doit aussi le design du Molitor à Paris. Un mix d’esprit balnéaire chic et d’élégance a présidé à la rénovation des lieux. A chaque espace (hall d’accueil de l’hôtel, restaurant, thalasso…), sa variation et sa touche particulière. Façades extérieures blanches, rayures omniprésentes, gamme chromatique de bleus, de gris et de beiges, blanc lumineux, carrelage façon bois, carreaux métro… Ici, un mur de briques a été conservé, là, une charpente Eiffel, ailleurs, des fresques de la Belle Epoque… La reproduction géante de photos invite à un retour aux sources, souvenirs des premiers bains de mer et du passé prestigieux des lieux. «Il s’agit d’un lieu patrimonial. J’ai cherché à jouer avec sa trace et à faire vivre plusieurs époques en transversal, plutôt que d’évoquer un patrimoine figé», explique le designer.
Ponctué de touches «vert campagne», Normandie oblige, le centre de thalasso occupe une surface de 2 500 m² sur deux niveaux. Il est dirigé par Karine Venièvre, qui supervisera une équipe de 45 personnes, et abrite 34 cabines (capacité d’accueil : 130 cures jour) ainsi que deux bassins en eau de mer. Les marques cosmétiques partenaires sélectionnées sont Aquascience, la ligne de Thalassa Sea & Spa, Filorga pour ses produits high tech et la gamme Gemology créée par Christelle Lannoy. Parmi les séjours qui seront proposés, une cure signature santé globale anti-âge a été élaborée pour les lieux. Baptisée «Elixir de Jouvence», elle associera activités physiques, activités de l’esprit (méditation de pleine conscience…), alimentation détox et soins personnalisés avec Filorga, bilans et suivi post cure à l’appui. «Nous avons conservé le nom de Cures Marines car nous revendiquons pleinement l’histoire et l’ADN des lieux : il faut les cultiver quand on a la chance d’avoir des racines comme à Trouville. Mais nous avons aussi introduit des éléments du spa dans le centre et nous avons soigné l’espace esthétique. Je ne crois pas aux barrières», note Vincent Moskovtchenko, directeur de la marque Thalassa Sea & Spa.
Avec la rénovation de cette belle endormie, le numéro un de la thalasso en France totalise désormais 15 centres à l’échelle internationale dont neuf dans l’Hexagone. Les Cures Marines viennent étoffer un portefeuille déjà composé de trois thalassos dans l’ouest de la France : Le Touquet en Normandie, Dinard et Quiberon (plus au sud) en Bretagne. «Il s’agit de notre quatrième site 5***** en France avec Quiberon, Biarritz et Ajaccio», rappelle Vincent Moskovtchenko. Un établissement haut de gamme qui vient faire de l’ombre à la thalasso Deauville by Algotherm, fraîchement rénovée. Et compliquer la tâche de la thalasso Thalazur de Cabourg, inaugurée début 2013 et adossée sur un hôtel 4****.
Quant à la collection M Gallery, elle signe 67 hôtels dans le monde et devrait en compter 30 de plus d’ici à 2017, dévoile Julie Grégoire, directrice générale France de la marque. Son claim : élégance, singularité, proximité clients. Un avant-goût de ce qui attend les curistes à Trouville ce printemps…
Anne Autret
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