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Les tendances 2020 décryptées par l’Obsoco

17 janvier 2020 Pas de commentaire

L’ObSoCo étudie depuis de nombreuses années les grandes tendances émergentes de la société, qui constituent autant de gisements d’opportunités pour les institutions et l’ensemble des marchés. Selon la société d’études et de conseil en stratégie, sept grands courants de fond vont se cristalliser en 2020. La cosméthique, la consommation responsable et l’eudémonisme (le bien-être et le bonheur par le corps) figurent en bonne place. Extraits.

Consommateurs et consommation responsable

Cette année, le Black Friday a encore été un véritable succès. Mais cette année aussi, il n’aura jamais autant déchainé la chronique et les mouvements de résistance. Alors qu’auparavant, il ne serait jamais venu à l’esprit de se dire pour ou contre les soldes, la question a véritablement émergé autour de cette grand-messe de la consommation importée des Etats-Unis. Et si cette polarisation n’a véritablement concerné qu’une frange réduite de la population, la majorité des Français a fait montre de représentations pour le moins ambivalentes et de comportements ambigus. C’est qu’ils sont de plus en plus nombreux à remettre en question un système de développement économique qui ne tient plus ses promesses fondatrices et existentielles. Et ils s’interrogent sur leur responsabilité en tant que consommateurs.

Le corps, nouvelle frontière des possibles

A défaut de pouvoir agir sur le cours du monde et de l’histoire, il reste possible d’agir sur celui de sa vie et sur son corps. Lieu et objet de l’expression de soi par excellence, le corps s’invite comme une nouvelle frontière dont les individus s’emparent pour préserver leur capital santé, se (re)découvrir, (re)trouver du sens, se réaliser, ralentir le temps et réinventer leur rapport au bonheur. L’hédonisme couronnait la recherche du plaisir immédiat et l’évitement de la souffrance. Les individus semblent désormais vouloir aller plus loin, à la recherche de l’eudémonisme : le bien-être et le bonheur ! Toutes les pratiques de consommation où le corps est impliqué s’en trouvent revisitées…

La cosmethique : après l’alimentaire, nouveau secteur en pleine mutation

Attention portée au corps et à la santé, inquiétudes à l’égard de l’environnement, défiance vis-à-vis du modèle industriel, attentes fortes d’une qualité multidimensionnelle (innocuité, responsabilité…), quête de réassurance objective et immatérielle (naturalité, authenticité…), aspirations à mieux consommer… Tous ces facteurs ont changé la donne du secteur alimentaire depuis quelques années, obligeant les acteurs à des transformations profondes. Dernier secteur en date à être impacté : celui de la cosmétique ! Les marques, distributeurs mass market et réseaux de distribution sélective vont plus que jamais devoir s’atteler à objectiver ce que signifie, sur leur terrain, la qualité ou le souci éthique exprimés par les consommateurs pour réinventer ce « mieux » consommer. Face à l’essor des « petites marques » et de nouveaux modes de distribution, face aussi à des consommateurs qui questionnent le féminisme, le genre et le maquillage lui-même : les défis sont nombreux !

La bonne consommation numérique

Après un temps d’émancipation enchanté, les Français semblent aujourd’hui découvrir les servitudes associées à l’usage du numérique – dont ils ne peuvent plus se passer. Conscients de ses apports, ils s’émeuvent aussi des menaces qu’il fait peser sur l’environnement et de ce qu’il leur prend : leurs données personnelles, leur attention, leurs jugements, un peu de leur souveraineté collectivement. Pris dans ces tensions ambivalentes, leur anxiété s’accroit, leur défiance grandit, les résistances s’organisent…

La publicité utile et responsable

La publicité est devenue le symbole de tout ce que l’on déteste. Parce qu’elle joue sur nos pulsions, exploite nos imaginaires, excite nos désirs, canalise nos comportements, nous incite à une surconsommation qui nous met de plus en plus mal à l’aise. De fait, à grand renfort de datas et de technologies, la publicité poursuit sa course folle dans une défense d’un modèle de consommation qui, pour rester dominant, n’en est pas moins en train de s’épuiser. Une révolution lente, mais puissante, est à l’œuvre vers un autre modèle de société et de consommation où il s’agit moins de quantité que de qualité, moins de vendre des produits que de fournir des effets utiles et apporter des solutions aux consommateurs.

Les loisirs, un nouveau terrain de jeu

L’engouement ne faiblit pas pour les émissions culinaires, les loisirs créatifs, le bricolage, la récup’ d’objets anciens ou la personnalisation… Etre soi-même aujourd’hui passe de plus en plus par la révélation de ses talents et le faire soi-même. Mais être soi, c’est aussi rechercher un rapport au monde et aux autres qui fait sens, multiplier les instants riches d’émotions, les nouvelles expériences, se créer des souvenirs, renouveler en permanence ses centres d’intérêts et découvrir de nouveaux horizons. La musique, le jeu, le tourisme, le sport se trouvent réinvestis de nouvelles attentes et de nouveaux imaginaires. Après avoir saturé la promesse du bonheur par l’avoir, et alors que les marques et les enseignes s’intéressent de plus en plus à l’être (l’expérience client), un nouveau terrain de jeu est en train de se révéler autour de nouvelles pratiques, de la recherche de nouveaux états, de nouveaux liens, de nouvelles attentes…

Anne Autret (source : document Obsoco ; visuel : ©Pixabay)

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