Il manquait à Aroma-Zone une vitrine représentative de la largeur de son offre et de ses valeurs fondées sur la nature, l’aromathérapie, l’éco-conception, le sur-mesure. Un lieu suffisamment grand pour accueillir une clientèle acquise à son concept de cosmétique faite maison, 500 000 personnes en 2013, 2000 colis expédiés chaque jour. Un espace bien-être, aussi, où tester ses tout premiers soins spa réalisés à l’aide de cosmétiques frais. C’est chose faite. Après avoir ouvert deux premières boutiques à Paris, qui se sont vite révélées sous-dimensionnées et qui vont bientôt fermer, l’entreprise française a inauguré début février un flaghip parisien dans le quartier de l’Odéon. «Aroma-Zone est née en 2000 d’une passion familiale, rappelle Anne Vausselin, directrice générale. Au départ, c’était un site web d’information sur les huiles essentielles. Mais très vite, nous avons été contactés par des producteurs français et étrangers, et nous avons décidé de commercialiser sur notre site des huiles essentielles dans un premier temps. En 2006, nous avons lancé le concept de cosmétiques à faire soi-même, en mettant à la disposition des consommateurs tout le nécessaire : ingrédients naturels, savoir-faire, contenants vides…».

Conçu dans le respect de la charte Ecocert, ce navire-amiral de 500 m² est dirigé par Cyril Cerveau, un biochimiste de formation passé par la case «cosmétiques» et «spa» dans un passé récent. Lumière naturelle, mobilier sur mesure en bois (fournisseur : Bio Création Bois), codes couleurs dominés par le blanc, le violet et le taupe : les lieux respirent la sérénité et la naturalité. La boutique occupe 300 m² au rez-de-chaussée et propose 1500 références (bio ou pas), dont plus de 200 huiles essentielles. L’information et le partage de connaissances est au cœur du concept, grâce à une équipe de six personnes qualifiées (une pharmacienne, une naturopathe, quatre conseillères beauté & bien-être) et à l’implantation de cinq bornes digitales permettant de rechercher les produits, géolocalisation à l’appui.

Le deuxième niveau abrite un espace de 50 m² où sont organisés des ateliers cosmétiques et d’aromathérapie, ainsi qu’une petite salle de formation pour les professionnels. On y trouve aussi un spa de 150 m² constitué d’une salle de repos et de quatre vastes cabines équipées d’une douche (dont une balnéo et une cabine double). Une première pour la marque Aroma-Zone.

Dans ce cocon à la décoration soignée, l’accent est mis sur le sur-mesure. Au programme, un diagnostic beauté et bien-être digitalisé et une carte de soins 100 % personnalisés, réalisés avec des cosmétiques fabriqués sur place. «Le diagnostic dure 10 à 15 minutes. Il nous permet de savoir quel type de soin notre client souhaite, quel type de peau il a, s’il souhaite recevoir le soin en musique ou pas, quelle texture a sa préférence…», énumère Valérie Vasselin, directrice des opérations. Une fois le diagnostic effectué, le client a la possibilité de participer à la fabrication du cosmétique avant de passer en cabine. Onze soins figurent à la carte : un soin beauté visage (50 mn, 69 €), un soin beauté corps (60 mn, 75 €), un gommage corps (30 mn, 39 €), un soin beauté des mains (30 mn, 39 €), un soin beauté des pieds (30 mn, 39 €), un bain aux huiles essentielles (30 mn,35 €) et différents modelages aromathérapiques (corps, cuir chevelu, dos…) de 30 mn à 60 mn, vendus de 45 € à 65 €.

L’inauguration de cette première boutique & spa marque un virage dans l’histoire d’Aroma-Zone. Aujourd’hui, cette société basée à Clermont-Ferrand génère 85% de son activité grâce au e-commerce. Mais la taille et la structure de son chiffre d’affaires devraient évoluer avec l’ouverture de son flagship, qui a vraisemblablement vocation à inspirer d’autres lieux une fois que le modèle aura été éprouvé.

Par ailleurs, les ventes par catalogue papier (5% des ventes environ) devraient également être dopées grâce au lancement d’une version italienne et anglaise fin 2013. «20 % de nos clients internet sont étrangers alors que notre site est francophone, précise Anne Vausselin. Nous avons un gros potentiel en France et à l’étranger. Tout l’enjeu consiste à bien piloter notre développement sans dénaturer l’esprit d’Aroma-Zone, qui repose sur une histoire d’initiés : jusqu’ici, nous l’avons mené en nous basant uniquement sur les besoins de nos clients. Nous ne voulons pas nous brûler les ailes». Afin d’accompagner son expansion, un centre logistique sera bientôt inauguré sur environ 20 000 m² dans le sud de la France, à côté du site de production de la société (contrôle qualité, conditionnement, assemblages). Depuis sa création en 2000, l’entreprise affiche 30% à 40% de croissance annuelle de son chiffre d’affaires. En 2013, celui-ci s’est élevé à 21 millions d’euros.

Anne Autret