En 2017, la fréquentation des 90 stations thermales françaises a poursuivi sa progression avec 600 500 curistes accueillis, en hausse de 1,8 % par rapport à l’année précédente. Il s’agit de la dernière estimation du Cneth et elle confirme la bonne santé du thermalisme en France depuis plusieurs années maintenant. Un point crucial pour les communes thermales, qui dépendent étroitement de cette source d’activité et qui la soutiennent aux côtés des régions – le Plan Thermal d’Auvergne-Rhône-Alpes en est l’illustration – et des sociétés d’exploitation.

Au cours des dernières années, pouvoir publics et groupes privés ont en effet beaucoup investi afin de réactiver la recherche thermale, mais aussi de rénover les installations et de redonner un coup de lustre au secteur. Objectif poursuivi : capter de nouveaux curistes et trouver un relais de croissance en développant le tourisme de bien-être. Rien qu’entre 2016 et 2021, le montant estimé des investissements s’élève à 825 millions d’euros, chiffre le Cneth. Parmi les derniers grands chantiers annoncés, La Compagnie Lebon achève actuellement la rénovation et l’extension des sites de Brides-les-Bains et de Salins-les-Thermes (photo ci-dessus) pour un montant de 14 millions d’euros, après avoir repris la station d’Allevard en 2016. Le groupe L’Oréal a acquis les Thermes de Saint-Gervais-les-Bains en 2016 et s’apprête à dévoiler un établissement flambant neuf après plus de 4 millions d’euros de travaux.

A Châtel-Guyon, le groupe France Thermes vient de lancer un chantier de 32 millions d’euros pour créer un resort thermal innovant, spécialisé notamment dans le microbiote (visuel ci-dessus). A Berthemont, le département des Hautes Alpes a injecté 18 millions d’euros dans le transfert et la reconstruction de l’établissement thermal exploité par Valvital. A Dax, le groupe Bérot a investi 4 millions d’euros dans la réfection des Thermes Jean Nouvel. Les thermes de Vals et de Neyrac – exploités par Sodexho Sport & Loisirs – bénéficient actuellement d’un programme d’extension et de modernisation de 20 millions d’euros. Et ce ne sont que quelques exemples d’une filière en pleine évolution, qui s’apprête à connaître de nouveaux rapprochements et de nouvelles créations : inauguration du Grand Nancy Thermal à l’horizon 2020 (photo du bas), ouverture prochaine d’un établissement à Santenay en Bourgogne…

Aujourd’hui, la part du thermalisme représente 0,15 % de l’Assurance Maladie. Selon le Cneth, plus de 10 millions de journées de soins sont délivrées tous les ans par les 110 établissements thermaux implantés sur le territoire. Un point noir : bon nombre d’établissements thermaux peinent à recruter des kinés, et une pénurie de 200 médecins thermaux (sur 850 en exercice) menace dans les cinq prochaines années. Afin d’y remédier, un fonds de dotation pour la médecine thermale a notamment été lancé en 2017. Sa vocation : étendre l’enseignement à un plus grand nombre de facultés de médecine et renforcer la formation des médecins thermaux. Chaque année, le volume d’activité de la filière dépasse 1,100 milliard d’euros, contribuant ainsi à la création de 100 000 emplois directs, indirects ou induits. Et 100 curistes supplémentaires, c’est six nouveaux emplois de créé…

Anne Autret (photos : ©Thermes de Brides-les-Bains ; ©Groupe france Thermes ; ©Grand Nancy Thermal)