C’est au salon professionnel Première Classe (Who’s Next Paris), dédié aux accessoires, que ces petites merveilles s’offraient au regard des visiteurs. Bijoux de peau aux mille et une perles, colliers et sautoirs, cravates, bracelets, petits serpents de couleur et de lumière qui s’enroulent au poignet ou autour du cou, et qui viennent réveiller un vêtement chic ou décontracté. Les bijoux d’Emilie Roche sont réalisés à la main au Maroc, dans la région de Figuig, dans une démarche de production et de commerce équitable. La qualité du travail est impeccable, les fermoirs et les pièces d’assemblage sont soigneusement vérifiés pour ne pas blesser la peau ni accrocher les vêtements. Pour les fabriquer, la créatrice a formé bénévolement une quinzaine de femmes à la technique du crochet perlé, utilisée au 19ème siècle en Europe pour réaliser aumônières, bonnets d’enfants et autres petits sacs. Une technique que l’on retrouve aussi dans les Balkans et qu’elle a redécouverte, par hasard, en dénichant un drôle de petit collier orange dans une boutique d’Alexandrie.

Blanches, turquoise, vertes, jaunes, rouges ou assemblées dans un camaïeu de gris, lisses ou facettées, brillantes ou mates, de Bohême ou du Japon, façon ethniques ou version chic, les minuscules perles s’unissent et fusionnent pour former une maille « scoubidou » souple et vivante qui se réchauffe au contact de la peau. Belle, sensorielle, déstressante au toucher, matière légère et ondulante que l’on roule inlassablement au creux de la main…

Avant de se lancer dans cette aventure à la fois créative, commerciale et humaine, Emilie Roche a travaillé pour Fried Frères, fabricant et distributeur en perles, bijoux et passementerie. C’est la première fois qu’elle exposait sur Première Classe. Sa marque est toute jeune, deux ans tout juste. Pour le moment, elle est diffusée dans une poignée de beaux points de vente en France. Des boutiques de mode pointues, comme Sakina M’Sa à Paris et Mademoiselle à Aix à Aix-les-Bains, mais aussi des endroits plus atypiques tels que la Pinacothèque à Paris… et bientôt des boutiques de spas  ? Les prix HT ne devraient pas, en tout cas, constituer un frein. Coup de coeur !
Anne Autret