Doucement mais sûrement, le groupe Phélippeau part à la conquête de nouveaux territoires en-dehors de ses terres bretonnes et rêtaises. Après Les Sables d’Olonne en 2012 et la Turquie en 2015, l’entreprise familiale a décroché deux appels d’offre pour la conception de deux centres de thalasso en France.

Le premier projet devrait voir le jour à Villefranche-sur-Mer, près de Nice, où la Ville s’apprête à céder un terrain (ex-GDF) situé au cœur de la rade, une des plus belles de la côte d’Azur. Au programme : un centre de thalasso de 1 800 m² à 2 000 m² et un hôtel de 120 chambres environ. «Il y a des contraintes architecturales énormes mais le projet est magnifique. La Mairie voulait un vrai centre de thalasso et nous avons été sélectionnés pour nos Suites Relais Thalasso, notamment», explique Jean-Pascal Phélippeau, PDG du groupe, qui a remporté l’appel d’offre face à AccorHotels et à la société Deep Nature. Dans la région, le futur établissement devra trouver sa place aux côtés de la thalasso Thalazur d’Antibes, des Thermes Marins de Cannes. Et, un peu plus loin, des Thermes Marins de Monaco.

A l’autre bout de la France, à Berck, Relais Thalasso devrait également poser sa marque sur un autre centre de thalasso : une opération envisagée de longue date par les pouvoirs locaux, et qui a bien failli voir le jour sous la bannière de Serge Blanco. Comme à Villefranche, il s’agit d’une création face à la mer, avec la construction d’un institut d’environ 1 500 m² et d’un hôtel d’une centaine de chambres. «Il y a un vrai savoir-faire dans la rééducation fonctionnelle à Berck et c’est une ville qui est en train de renaître, notamment sous l’affluence des Belges et des Britanniques», note le dirigeant. Ici comme dans le Sud, le groupe Phélippeau devra s’adosser sur des investisseurs pour mener à bien les projets : à Villefranche-sur-Mer, le montant sera au-dessus des investissements réalisés au Château des Tourelles, précise-t-il. Les modalités d’exploitation sont encore en cours de discussion.

Ces deux projets interviennent alors que le groupe annonce un chiffre d’affaires global de 23,8 millions d’euros (HT) en 2016, en hausse de 10% par rapport à 2015. Trois ans après son inauguration, le Château des Tourelles « reste une grosse sollicitation financière », selon Anne Phélippeau-Korb, vice-présidente du groupe. Mais après une année 2015 portée par l’Euro (l’équipe de foot de Suède était logée à Pornichet), le flagship a enregistré un taux d’occupation de 73% l’an passé : autant de signes positifs, souligne-t-elle. Aujourd’hui, la Maison Phélippeau contrôle trois établissements à Bénodet, sur l’île de Ré et à Pornichet (avec le soutien financier d’investisseurs). La marque s’est également développée en franchise aux Sables d’Olonne et à Kusadasi, en Turquie.

Anne Autret