Valvital remporte le projet du Grand Nancy Thermal
C’est finalement le numéro 2 du thermalisme en France qui a remporté le dossier devant le groupe France Thermes… Le Grand Nancy a décidé confier au groupe Compagnie Européenne des Bains (Valvital) la réalisation et l’exploitation du Grand Nancy Thermal. Ce projet de 97,9 millions d’euros, situé au cœur même de la ville, doit faire de Nancy une destination phare du thermalisme, du bien-être et du thermoludisme dans l’Hexagone. « Il s’agit du projet le plus important jamais envisagé en France avec de l’eau thermale », rappelle Bernard Riac, Président du groupe familial. Son financement sera assuré principalement par le fonds d’investissements français Omnes Capital avec l’appui d’une banque allemande. « Valvital sera actionnaire minoritaire », précise le dirigeant (photo ci-dessous). La Métropole du Grand Nancy et la Région soutiennent également le projet à hauteur de 25 millions d’euros. Quant à l’exploitation du site par Valvital, elle se fera dans le cadre d’une délégation de service public (DSP) de 30 ans.
Valvital a fait appel aux cabinets d’architectes Anne Demians et Nicolas Chabanne afin d’imaginer le futur complexe. Ce site de 20 000 m² sera édifié à partir de la piscine en eau thermale qui existe déjà à Nancy : un bâtiment classé des années 30, qui va faire l’objet d’une rénovation totale. « Le bassin fuit de partout. Nous allons tout détruire et reconstruire à l’identique, en doublant la surface du bâtiment. La nouvelle construction s’inspirera de l’existant, note Bernard Riac. Il existe déjà une coulée verte : nous allons poursuivre le parc Sainte-Marie et créer une prolongation pédestre ».
Une fois finalisé, il abritera un pôle santé/sport (2460 m² de bassins et jeux d’eau), un pôle bien-être/santé (895 m² de bassins consacrés au bien-être autour de la piscine ronde) et un établissement thermal composé notamment de 330 m² de bassins et de 85 cabines. « Nous avons la chance de pouvoir disposer d’un débit de 80 m3 d’eau thermale chaude par heure, tous les bassins seront donc alimentés en eau thermale », se réjouit-il. Un restaurant et une résidence hôtelière de 74 appartements sont également prévus à proximité immédiate de l’établissement thermal. « Il existe un terrain pour accueillir un hôtel mais Valvital ne sera pas l’exploitant », précise-t-il. Actuellement, il bénéficie d’une accréditation en rhumatologie, mais des démarches vont être engagées pour obtenir les orientations phlébologie et voies respiratoires.
Les travaux devraient démarrer en 2019 pour une ouverture prévue fin 2021 ou début 2022. Etant donné le format XL du site, la direction de Valvital espère dégager un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros d’ici sept ou huit ans, dont 40% générés par l’activité thermale et le solde par l’activité thermoludique. A terme, l’objectif est d’accueillir 15 500 curistes chaque année, un chiffre qui n’intègre pas la clientèle loisirs et de remise en forme et qui le classerait dans le top 10 des stations thermales en France… « Nous savons gérer ce type d’établissements : à Aix-les-Bains, nous accueillons chaque année 28 000 curistes, c’est le troisième centre thermal en France », rappelle-t-il.
En décrochant ce projet, Valvital conforte ainsi sa position d’acteur majeur du thermalisme en France. « A Aix, nous employons 250 personnes et ce sera la même chose à Nancy : c’est extrêmement important pour l’emploi local », note-t-il. Actuellement, le groupe créé en 1989 exploite 11 établissements dans l’Hexagone (plus trois résidences hôtelières) à Aix-Les-Bains (les thermes Chevalley), Berthemont (rénové et déplacé en 2016), Bourbonne, Divonne, les Eaux-Bonnes, Lons-le-Saulnier, Lectoure, Montbrun, Morsbronn, Niederbronn et Thonon. Les thermes d’Enghien-les-Bains (500 curistes par an, orientation ORL et voies respiratoires) rejoindront son portefeuille le 1er novembre prochain, suite à l’obtention d’une DSP de 20 ans pour leur exploitation. L’accord a été conclu il y a 15 jours, en tandem avec le groupe hôtelier Barrière qui conserve l’exploitation du Casino.
A moyen terme, les thermes de Santenay – en Bourgogne – arboreront aussi le pavillon Valvital. Fermés en 1993, ils vont être reconstruits pour un montant de 13 millions d’euros. Les travaux ont démarré ce mois-ci. Au programme : l’édification d’un bâtiment de 2500 m² (capacité d’accueil : 3000 curistes par an) avec un espace bien-être et d’une résidence de tourisme. Et ça n’est sans doute pas fini… « Au siège, nous employons 45 personnes qui sont à la disposition de tous les centres, dont une quinzaine de personnes à la centrale de réservation. Nous sommes capables de reprendre un centre très vite », dit Bernard Riac. En 2017, le groupe a atteint 38,9 millions d’euros de chiffre d’affaires et accueilli près de 54 800 curistes.
Anne Autret
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