L’Oréal fait une offre de rachat aux thermes de La Roche-Posay
Et de deux. Après l’acquisition et la rénovation totale des thermes de Saint-Gervais-Mont-Blanc, le groupe L’Oréal poursuit son incursion dans l’univers thermal. Fin juillet, le numéro un mondial des cosmétiques a fait une proposition de rachat irrévocable à la Société Thermale de La Roche-Posay (STRP), afin de reprendre les Thermes du Connétable, les Thermes Saint-Roch, le Pavillon Rose et le Spa (qui abrite un spa nature et un Medispa®). L’activité hôtelière (hôtel Saint-Roch***, résidence hôtelière Les Loges du Parc****, résidence des Thermes**) resterait, quant à elle, entre les mains des actionnaires actuels (BPI, Ouest Croissance, UI Gestion). Mais si l’accord est entériné, tout laisse à penser qu’ils chercheront à la céder à un groupe hôtelier. A noter que le projet prévoit une exclusivité de négociation en faveur de L’Oréal.
Cette annonce n’a rien de bien surprenant. Depuis 1989, l’Oréal détient en effet les laboratoires de cosmétiques La Roche-Posay (gammes Lipikar, Effaclar, Tolériane, Cicaplast, Anthélios…), spécialisés notamment dans les produits pour peaux très sèches, sensibles, atopiques, à « problèmes »… En 2003, le groupe français avait déjà racheté les huit sources thermales de la station située dans la Vienne. Il a également participé en 2015 à la restauration du Spa (photo ci-dessus) et à la rénovation du Pavillon Rose (photo du bas), qui a rouvert ses portes au printemps 2017 au sein du parc thermal. Entre autres. Avec ce rachat porté par Cosmétique Active International, L’Oréal renforcerait ainsi l’ancrage dermatologique de la marque La Roche-Posay et son image d’expert : vendue en pharmacie et parapharmacie, elle revendique déjà le leadership mondial des marques dermocosmétiques. De leur côté, les thermes bénéficieraient de la capacité d’investissement du géant de la cosmétique, ils en ont besoin, avec les retombées économiques et touristiques induites à La Roche Posay et dans un périmètre élargi.
Créée en 1921, la STRP exploite la première station de France – et d’Europe – dédiée aux affections dermatologiques. L’eau thermale de La Roche-Posay présente en effet des propriétés anti-inflammatoires, cicatrisantes et apaisantes ; elles sont utilisées pendant les cures pour traiter l’eczéma et le psoriasis, mais aussi les séquelles cicatricielles de brûlure et les suites cutanées de traitements contre le cancer. Depuis le départ de Frédéric Boudier fin 2017, qui est resté à sa tête pendant dix ans, la société est désormais présidée par Rachid Ainouche, qui officiait jusqu’alors en tant que directeur thermal à La Roche-Posay. En 2017, l’activité thermale a attiré plus de 7 500 curistes et généré un chiffre d’affaires de 3,6 millions d’euros. Ce projet de rachat devrait être finalisé d’ici à la fin de l’année, après une information-consultation des instances représentatives du personnel.
Anne Autret
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